« Nous n’avions vraiment pas besoin de cela. » C’est un professionnel du transport de conteneurs qui parle ainsi, l’air un peu désespéré. Certes, la CGT du port respecte à la lettre l’accord de méthode signé l’an dernier avec la direction du Grand port maritime et qui stipule qu’il n’y a plus d’appels locaux à la grève, mais une fois encore, le port du Havre se trouve dans la tourmente après le durcissement du conflit lié aux négociations sur la réforme portuaire. Cinq jours de paralysie cette semaine, « c’est une catastrophe », souligne un chef d’entreprise. « La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », réplique les leaders de la CGT des travailleurs portuaires et des dockers. « Nous avions un accord, il est remis en cause. Les patrons n’ont plus qu’à s’adresser à leurs copains du gouvernement. » Il y a quelques mois, le président de l’Union maritime et portuaire du Havre, Christian Leroux, a tiré le signal d’alarme auprès de la sous-préfecture du Havre. Comme président national des unions portuaires, il a également rencontré le Premier ministre pour lui signifier l’urgence de la situation. « La France oublie ses ports », confie un transporteur routier dont l’activité est directement liée au niveau de trafic sur les quais. Mercredi matin, les dirigeants d’entreprises portuaires de la place havraise se sont retrouvés pour une réunion exceptionnelle. Une nouvelle fois, ils ont lancé un appel à la raison. Mais sans succès.
7 jours en mer
Forte inquiétude
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