Les deux établissements français de formation à la navigation fluviale devraient lancer à la rentrée 2012 un baccalauréat professionnel. En effet, une commission consultative paritaire du ministère de l’Éducation nationale planche actuellement sur ce diplôme de navigation intérieure. Elle associe notamment le Comité des armateurs fluviaux (CAF), la Chambre nationale de la batellerie artisanale (CNBA) ainsi que plusieurs entreprises de transports. « À terme, nous souhaitons que le baccalauréat professionnel devienne le sésame qui permette d’accéder aux métiers de la batellerie ainsi qu’à la création/reprise d’une entreprise », souligne Jean-Raymond Le Moine, directeur adjoint du CAF. Si aucun diplôme n’est actuellement requis pour exercer le métier de matelot dans la navigation intérieure française, l’application de la réglementation rhénane en matière d’équipage devrait bientôt changer la donne. D’ores et déjà, le CFA du Tremblay-sur-Mauldre (Yvelines) et le lycée Émile Mathis de Schiltigheim (Bas-Rhin) forment chaque année environ 75 jeunes via le CAP de navigation fluviale créé en 1973. Une mention complémentaire « transporteur fluvial » mise en place par le CFA du Tremblay-sur-Mauldre permet également aux élèves de passer en une année l’attestation de capacité professionnelle (ACP) nécessaire à la création/reprise d’une entreprise de batellerie.
« Le baccalauréat professionnel associera la partie industrielle et technique du CAP aux volets tertiaire et de connaissance de l’entreprise de l’ACP. Son placement sous l’égide de l’Éducation nationale devrait faciliter le recrutement de jeunes attirés par le métier », analyse Francis Doreau, directeur du CFA de Tremblay-sur-Mauldre.
Pendant leur cursus de quatre ans, les élèves devraient notamment valider le certificat de capacité groupe B, la précieuse ACP, ainsi que le certificat restreint de radiotéléphoniste et les attestations spé- ciales « conduite au radar » et « passagers ».
De son côté, Didier Lutz, professeur de navigation fluviale au lycée Mathis espère, grâce à ce pack professionnel, pouvoir mieux répondre à une pénurie de capitaines observée sur le Rhin: « Sur le métier de matelot, nous subissons une concurrence assez forte des pays de l’Est et d’Asie, notamment des Philippines. Or ces personnes ne cherchent pas nécessairement à évoluer vers le grade de capitaine. D’où une pénurie de personnes suffisamment qualifiées pour diriger un bateau. »