Le 8 décembre, l’International Chamber of Shipping a fait part de sa préoccupation relative à l’usage de l’indice énergétique des navires qu’en fait le site internet de l’ONG américaine Carbon War Room. Celle-ci a mis en place un classement de près de 60 000 navires selon leur efficacité énergétique (JMM du 10/12; p. 6).
« L’Energy Efficiency Design Index, développé par l’OMI, est utilisé en dehors de tout contexte » regrette le secrétaire général de l’ICS, Peter Hinchliffe. « Si l’EEDI est un important outil de comparaison pour aider les navires à réduire leurs émissions, il n’a pas été conçu pour comparer des navires de types différents entre eux. La conception d’un navire, ses équipements de sécurité adaptés à son activité sont autant de facteurs influençant grandement les consommations. C’est pourquoi la méthode de l’OMI n’a pas été validée pour tous les types de navires. Il est donc inapproprié qu’elle soit utilisée par Carbon War Room pour établir un classement des navires de types très différents », conclut le secrétaire général.
Il n’a pas échappé à l’ICS que « certaines » compagnies maritimes apparaissaient en bonne place dans le classement de l’ONG, mais l’EEDI n’est pas l’outil approprié pour permettre à un affréteur de choisir le navire le moins polluant ou à une autorité portuaire pour accorder des réductions sur ses droits de ports, ajoute le communiqué. De façon prévisible, l’ICS rappelle que le transport maritime est au moins 30 fois moins polluant que le transport aérien de marchandises, ajoutant qu’avec la hausse du prix des combustibles, en partie due à l’usage du fioul à basse teneur en soufre, les armateurs ont toutes les raisons de naturellement chercher à réduire leur consommation.
Agacé par la déclaration de Richard Branson au quotidien The Guardian selon laquelle « le transport maritime ne fait rien » en matière d’environnement, Peter Hinchliffe estime que le patron de Virgin Atlantic (compagnie aérienne) n’a pas été correctement informé des efforts très importants qu’ont entrepris les transporteurs maritimes pour conserver le titre de mode de transport de loin le plus efficace en matière d’émissions de CO2.
Cela dit, l’ISCS ne conteste pas que l’EEDI permet une première comparaison entre navires appartenant du même type.