« Grenoble… notre siège était un peu loin de la mer! » C’est dans un sourire que Philippe Cochet, président de la filiale hydroélectrique d’Alstom, a inauguré la semaine dernière à Nantes, sa filiale Énergies marines vouée à la production, à l’horizon 2013, de fermes hydroliennes utilisant la force des courants marins. Cette nouvelle source d’énergie pourrait diversifier les activités du port de Nantes/ Saint-Nazaire et des Chantiers navals STX.
Alstom Énergies marines a présenté une maquette. Un prototype de son futur premier alternateur marin sera créé à Nantes d’ici fin 2011. Un premier démonstrateur sera immergé au large de la Nouvelle-Écosse, au Canada, 10 m au-dessous du niveau de la mer, dans un des courants les plus forts au monde. « En Baie de Fundy, le courant atteint 4,5 m par seconde, c’est l’équivalent d’un vent de 150 km/h dans l’éolien », précise Philippe Gilson, directeur d’Alstom Énergies marines. L’engin fera 20 m de haut (l’équivalent d’un immeuble de 6 étages), 13 m pour la turbine, 7 m pour son socle. Ce socle pourrait, à terme être fabriqué par les chantiers navals STX, partenaires d’Alstom pour un deuxième alternateur sous-marin, de 20 m de turbine, destiné aux courants moins violents. « Avec STX, nous travaillons sur les fondations de nos turbines, tubes et lests inclus, ainsi que sur des navires de pose », indique Philippe Gilson. « Tout est à inventer dans ce domaine, pour acheminer en mer aussi bien les matériels, forcément lourds, que les hommes », renchérit Jean-Claude Pelteur, président de Neopolia, le conglomérat des sous-traitants de STX qui lance, du coup, une cinquième branche (énergies marines renouvelables) après la navale, l’offshore, l’aéronautique et le ferroviaire. Le port de Nantes/Saint-Nazaire a, de son côté, réservé des quais et des espaces à Saint-Nazaire pour le stockage, le pré-assemblage de matériels et au Carnet, sur la rive opposée de l’estuaire de la Loire, pour des entreprises du secteur des énergies renouvelables. Alstom voudrait tester une « ferme pilote » d’une quinzaine de machines en 2013, sur le littoral français. Son marché potentiel est énorme. Il est estimé, au-delà de 2015, à 2 000 machines en France, environ 7 000 machines en Angleterre, pour ce qui est des principaux sites dans le monde. Il y aura aussi le Canada, les États-Unis, la Chine…