Le 1er décembre, le World Shipping Council et l’International Chamber of Shipping (ICS) ont officiellement demandé à l’OMI d’établir une réglementation internationale exigeant que tous les conteneurs chargés soient pesés au terminal avant embarquement et que leur poids soit communiqué aux compagnies. Dans une note de quatre pages, les deux organisations expliquent que le problème du surpoids des conteneurs dure depuis des années, refaisant la une de l’actualité lors d’accidents graves. Les conclusions et les recommandations du programme de recherche international Lashing@sea (JMM du 29-1-2010; p. 11) ont été examinées lors de la 15e réunion du sous-comité de l’OMI spécialisé dans les conteneurs, les marchandises sèches ou dangereuses. Le sous-comité a conclu à la nécessité, au nom de la sécurité, d’examiner les voies et moyens d’obtenir les poids exacts des conteneurs.
En 2008, l’ICS avait largement diffusé son guide des bonnes pratiques relatives au transport maritime de conteneurs en toute sécurité. Ses résultats sont restés modestes en termes de diminution du nombre de conteneurs dont le poids réel a été mal déclaré. Ainsi, dans le chapitre 7 concernant les opérateurs de terminaux, il était question que ces derniers vérifient par un moyen ou par un autre le poids réel du conteneur dès son arrivée sur le terminal.
Pour faire progresser le dossier, les armateurs demandent maintenant une réglementation obligatoire pour tout le monde, qui pourrait, par exemple, s’intégrer dans la convention Solas sur la sauvegarde de la vie en mer.
Les armateurs espèrent obtenir gain de cause lors du 89e comité de la sécurité maritime de mai 2011.
Communication des poids à l’État du port
Bien évidemment, les opérateurs de terminaux ne vont pas manquer de présenter la facture à leurs chers clients. Mais à qui exactement: au chargeur ou au transporteur? Quelle que soit la réponse, il pourrait être judicieux que l’État du port exige également que lui soit communiqué le poids réel du conteneur afin de vérifier que le poids total en charge de l’ensemble routier ne dépasse pas la limite permise, au nom de la sécurité routière. Voire de la sûreté internationale: en effet, des conteneurs « disant contenir » des panneaux de laine de verre ne pourraient pas être aussi lourds que des boîtes chargées de munitions, par exemple.