Au cours du premier semestre, le commerce maritime de cinq États membres de l’Union européenne a représenté 85 % des échanges conteneurisés entre l’Union européenne et les États-Unis. Ces échanges ont augmenté de 15 % entre juin 2009 et juin 2010. La baisse de l’euro face au dollar (− 15 % depuis octobre 2009) a fortement facilité les exportations européennes vers les États-Unis, qui ont augmenté de 13 % avec la zone euro. La reprise de la consommation américaine a fait le reste. La même reprise en Europe explique, selon Piers (filiale du groupe Journal of Commerce, spécialisée dans les statistiques), une hausse de 15 % des exportations américaines.
Le tableau de Piers pose quelques questions franco-françaises: comment la France peut-elle être derrière les Pays-Bas et la Belgique? Parce qu’une partie du trafic passe par Anvers et Rotterdam et que cela fait des dizaines années que personne ne s’intéresse plus à estimer les célèbres « détras » (détournement de trafics) qui ont fait la fortune des organisateurs de colloques jusqu’en 1993? En cessant de s’intéresser aux raisons de l’attractivité objective d’Anvers et de Rotterdam, la politique portuaire française gagne en sérénité, à défaut d’efficacité. Les mouvements sociaux qui ont affecté les places portuaires françaises ont certainement eu un impact négatif. Mais vues des États-Unis, ces subtilités européennes sont de faible intérêt.
En dépit des discours sur les échanges de produits à haute valeur ajoutée entre économies développées, la première catégorie de marchandises américaines achetées en Europe (en volume) est formée par les produits papetiers y compris les déchets. La « haute technologie » européenne se vend bien aux États-Unis: bière, vins, boissons non alcolisées, sans oublier les produits papetiers, déchets compris. Piers souligne que le seul État à qui les États-Unis vendent plus qu’ils ne lui achètent est la Belgique: le surplus de 54 744 EVP a même augmenté de 15 % entre les premiers semestres 2009 et 2010. Cela est dû à la forte demande de résines synthétiques américaines, explique Piers.