L’année 2009 a été particulièrement rude pour les ports des Côtes d’Armor. Totalisant 454 500 t, l’ensemble des ports (Le Légué, Tréguier, Lézardrieux et Pontrieux) avait perdu 23,38 % de leurs tonnages. À lui seul, Le Légué, le port de commerce phare des Côtes d’Armor, était passé de 344 415 T à 261 423 t, soit une chute de 29,61 %.
Cette année, les responsables portuaires de la CCI retrouvent le sourire. À fin septembre, Le Légué affiche en effet près de 210 000 t de trafics. « Nous revenons sur des moyennes plus traditionnelles, commente Alain Le Roux, directeur des équipements gérés par la CCI. Nous ne sommes pas encore au niveau de 2008, mais nous avons dépassé celui de 2007. »
Les tourteaux (57 291 t), le Kaolin (39 530 t), les engrais (36 607 t), la ferraille (35 304 t) et les bois blancs (21 561 t) constituent le quinté gagnant de ces trafics. À quoi se rajoutent des trafics à 4 chiffres qui n’atteignent pas 10 000 t pour chacun d’entre eux. La Kerphalite (7 800 t), le sel (3 200 t), la magnésie (3 000 t), les pneus broyés (2 700 t) et le blé (2 000 t) en font partie. « En septembre, les tonnages de Kaolin et de Kerphalite avaient déjà dépassé les totaux enregistrés sur toute l’année 2009 », illustre Alain Le Roux. C’est également en 2010 qu’à démarré le trafic de pneumatiques usagés, exportés par la société lyonnaise Aliapur à destination de la Suède. « Il ne s’agit pas d’une rivalité de ports », se défendent les Costarmoricains. Destiné au Maghreb, ce type de trafic est parti auparavant, et en toute logique, de Lorient. Mais avec la Scandinavie comme destination, le port du Légué a pu faire valoir son positionnement géographique ainsi que ses capacités adaptées à l’évolution de ce marché.
Du cabotage intra-européen
Le cabotage réalisé est majoritairement intra-européen, même si certains navires viennent de Russie ou partent sur le Maghreb. Accueillant aujourd’hui des navires de 120 m de long qui déchargent jusqu’à 5 000 t, Le Légué n’a pas la prétention de lutter avec les trois ports régionaux que sont Brest, Lorient et Saint-Malo. « Mais la satisfaction des clients de notre hinterland proche justifie l’existence et la pérennité de notre port, souligne-t-on à la CCI. Nous n’avons pas l’intention de piocher dans la cour des autres mais, considéré comme un port d’intérêt régional, nous attendons de la Région une aide au développement. »
Et il y en aura peut-être besoin pour transférer les trafics des bassins vers l’avant-port qui attend encore sa concrétisation. « Les études se terminent et le projet n’est pas annulé », souligne-t-on à la CCI. Mais le Conseil général, qui en a la maîtrise d’ouvrage, semble peiner pour l’instant à trouver les fonds qui permettraient de réaliser les travaux…
En attendant, la CCI continue à équiper, au fur et à mesure, son avant-port. Aux trois entrepôts déjà existants (un pour le kaolin, un pour le bois et un pour l’agroalimentaire), elle va prochainement en rajouter un de 2 500 m2 et deux autres d’ici 3 à 4 ans. « On se rend compte que des demandes ponctuelles ne peuvent être satisfaites, explique Alain Le Roux. Ce qui est pénalisant car ça nous fait perdre des trafics. »