Un climat plus tendu

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ADS: un sérieux coup de frein en 2010

Atlantic Dock Stevedoring (ADS) est une coopérative fondée en 1992 par les anciens dockers professionnels. Elle emploie 11 personnes. « Nous sommes une petite coop coincée entre deux grosses sociétés, résume Michel Guéguen, président du conseil d’administration. Nos racines sont purement brestoises et c’est ici qu’on se bat et qu’on se battra. » Réussissant de jolis coups (le récent déchargement des tôles d’acier de l’Ocean-Jasper, par exemple), ADS note « une concurrence plus agressive et un climat détérioré » entre les acteurs. Ce qui ne l’empêche pas d’offrir la particularité de travailler en renfort des deux autres sociétés.

« En 2009, on s’en était à peu près bien sorti, reprend Michel Guéguen. Mais cette année, le coup de frein se fait sentir. » Destiné à Saint-Petersbourg, le trafic de VSM (viandes séparées mécaniquement) l’illustre bien. « En vitesse de croisière, ce sont deux navires par mois (1 000 à 2 000 palettes) que nous traitions. Nous n’en avons pas fait un depuis l’été. Le cochon et le poulet se vendent bien, mais ces VSM rencontrent un problème de vente qui n’est d’ailleurs pas spécifique à la Russie. » Le lovage des câbles de France Télécom subit également une baisse. En revanche, les pommes de terre palettisées en direction du Maghreb (une très bonne année 2009) offrent un potentiel intéressant. « D’autres producteurs démarrent ces exportations à partir de Brest et j’espère que les trafics vont monter en puissance. » La progression des conteneurs et des énergies marines renouvelables restent également un sujet de satisfaction pour ADS qui a embauché deux nouveaux dockers.

Manuport s’attend à une meilleure année

Créée à Brest en 1984, la société Manuport est dans le giron du groupe Fauveder. Employant 7 dockers mensualisés, elle a embauché, fin 2008, les deux derniers intermittents issus du BCMO qui, du coup, est mis en sommeil. Représentant le groupe Mediterranean Shipping Company (MSC), Manuport passe la semaine à réceptionner, nettoyer et réparer les conteneurs et s’occupe du chargement/déchargement le samedi, lors de l’escale hebdomadaire du navire. « Nous représentons également l’armement russe Sea Brothers Shipping qui nous amène pas mal de navires ces temps-ci », commente le directeur Georges Torillec. Pour des cargaisons essentiellement alimentaires (viandes congelées, pommes de terre…) à destination de Saint-Petersbourg. Et Manuport est également le représentant d’Agena Tramp.

Premier à avoir capté un gros chimiquier qui relie Amsterdam, Manuport a renouvelé ce type d’opération de transbordement à quelques reprises. Mais Georges Torillec aimerait faire mieux. « Les contraintes d’accès, de marée et de tirant d’eau se doublent de coûteuses contraintes administratives liées à la réglementation », déplore-t-il.

Reconnaissant avoir connu un début 2010 assez calme, Manuport constate une reprise et s’attend à un lourd trafic sur la Russie pour la fin de l’année. Misant sur le fort potentiel des énergies marines renouvelables, le manutentionnaire va également gérer les approvisionnements en charbon destiné aux serristes de l’hinterland brestois. « Globalement parlant, 2010 sera un peu meilleure que 2009, mais la progression est assez lente », admet-il. Si une équipe de dockers de Manuport intervient sur les navires, une autre est spécialisée dans la manutention terrestre et maritime. Cette dernière réalise de grosses opérations de levage pour SDMO, Sobrena (atinage) ou Guyot Environnement, par exemple. « Le GIE Brest Terminal a explosé », admet Georges Torillec, en faisant allusion à ce groupement qui a été, de 1997 à 2009, l’interlocuteur de la CCI sur les surfaces dédiées aux trafics de conteneurs.

L’UAT reste le poids lourd brestois

Forte de 45 personnes, l’Union Armoricaine des Transports (UAT) est le plus important opérateur de la place portuaire brestoise. Réalisant la totalité des vracs agroalimentaires (plus de 800 000 t par an) et la majorité des vracs industriels (ciment, ferrailles, pierre ponce, pierres de ballast…), l’UAT gère également près de 50 % des conteneurs traités sur le terminal multimodal de Brest. « Nous sommes restés les interlocuteurs de Mærsk et de CMA CGM, deux des trois armements de porte-conteneurs escalant à Brest », précise le directeur général, Antoine Kuhn. À ce sujet, l’UAT offre une chaîne intégrale de services. Elle assure la consignation, toutes les opérations de manutention, toute la gestion du terminal, l’entretien, la réparation et le suivi des conteneurs, les opérations de douane, etc. À travers sa filiale Sobrestock, l’UAT a également un service de transport qui assure le rendu des bennes et des châssis auprès des clients et celui des conteneurs auprès des fabricants.

L’année 2010 ne sera pourtant pas un grand cru. « Si le trafic conteneurs reste stable pour nous, celui des vracs agroalimentaires est en deçà de 23 % par rapport aux volumes traités auparavant, analyse Antoine Kuhn. Heureusement que les vracs industriels viennent compenser cette baisse, avec notamment les trafics de pierres, importées d’Écosse, et de cailloux, exportés sur le marché ponctuel d’ensouillage d’un câble sous-marin. »

Quant à l’explosion du GIE Brest Terminal, révélateur d’une situation plus tendue entre les opérateurs, le directeur de l’UAT se veut très clair: « Ce GIE a bien fonctionné pendant plusieurs années, notamment avec la mise en place d’un tour de rôle assuré par les trois manutentionnaires. S’il fonctionne encore avec l’ADS et l’UAT, Manuport s’en est exclu de lui-même et, depuis 2009, opère seul ses navires. »

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