Nouvelles règles du jeu en Bretagne-Sud

Article réservé aux abonnés

Dans le Finistère, la plupart des opérations sont contestées. Récemment, le département a dû renoncer à l’extension du port de plaisance de Port la Forêt faute d’avoir réuni un consensus sur un clapage en mer. Actuellement, au port de Loctudy, en passe de perdre toutes ses profondeurs, il est prévu d’enlever 165 000 m3 dont 155 000 m3 seront clapés en mer à 15 milles. Le sujet est conflictuel, le comité local des pêches exigeant que l’opération soit effectuée plus loin. Le conseil général a financé 200 000 € d’études et réservé 2,5 M€ pour le dragage.

À Concarneau, l’État a transféré au département un port mal entretenu. Le besoin à couvrir serait de 40 000 m3, mais le conseil général se consacre pour l’instant à une première tranche dans l’urgence. Il s’agit de rétablir les cotes dans le bassin dédié à la construction et la réparation navales en enlevant 8 000 m3 de sédiments. L’opération, qui sera menée en 2011, coûtera 1,1 M€ dont 650 000 € du département et 450 000 € de l’État. Le chantier sera mené avec un luxe de précautions. Classées « sédiments pollués non dangereux », ces vases seront enfouies dans un site aménagé par le département près de Quimper, qui est composé de trois bassins étanches et d’un bassin de rétention, avec surveillance des eaux souterraines. Ce site a déjà reçu les boues du port du Guilvinec.

Dans le Morbihan aussi, les élus agissent sous la pression, après avoir négligé le simple entretien. Ces dernières années, ce département n’a dragué que 100 000 m3 par an.

Des schémas départementaux

Quantitativement, la rade de Lorient est le site le plus marquant. Sur les 16 dernières années, 1,4 Mm3 ont été dragués dans le Morbihan, dont 1,2 Mm3 sur la rade, Lorient représentant à lui seul 823 000 m3. L’établissement de DCNS, situé sur l’estuaire du Scorff, évite les accu- mulations et mène des opérations régulières. Côté plaisance, les opérations sont en général menées lors de gros investissements ou de développements. En rade, l’essentiel du dragage en volume vise à maintenir les accès au port à passagers et au port de commerce. Pour les dix années à venir, le besoin à couvrir est de 3,2 Mm3 dont 1,87 Mm3 pour Lorient proprement dit, ce dernier chiffre couvrant le creusement du chenal pour accueillir les Panamax. Il est aussi prévu d’extraire 139 000 m3 du port de Vannes et d’enlever 70 000 m3 sur la Vilaine à Arzal. Le cours de ce fleuve est perturbé depuis près de 40 ans par le barrage d’Arzal qui a supprimé l’effet de chasse. L’enjeu est alors de maintenir un minimum de navigabilité sur un cours d’eau qui supporte des trafics de sables et de tourisme à passagers.

Dans les deux départements, les opérations sont sous surveillance écologique. La multiplication des conflits a conduit les préfectures à mettre en place des schémas départementaux de dragage. Le Finistère a eu le sien en 2008 et le Morbihan à l’automne 2010. Ces documents synthétisent les règles du jeu sans pour autant être juridiquement opposable. Ce sont des guides à l’usage de tous ceux qui veulent mener des opérations réglementairement et aussi de… ceux qui les contestent.

Dossier

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15