Depuis 2009, le Conseil général du Finistère a confié, pour une durée de 7 ans, la délégation de service public au groupe Keolis Maritime Brest qui gère une flotte de six navires. Une nouveauté par rapport à l’ancien statut de « service intéressé ». Concrètement, le Conseil général du Finistère verse chaque année, au titre de la continuité du territoire, une somme fixe de 3,3 M€ à la Penn ar Bed, à charge pour elle de maîtriser les coûts d’exploitation en élargissant les offres commerciales pour doper ses recettes et assurer la rentabilité de l’armement.
« Nous avons engagé une politique commerciale très active et tout mis en place pour satisfaire au souhait du Conseil général, c’est-à-dire un développement raisonné du tourisme sur les îles », explique le directeur, Jean-Jacques Léon. En clair, il s’est agi d’adopter des tarifs incitatifs de manière à favoriser le tourisme hors saison, notamment au printemps et en automne. Pari relevé en 2009 puisque la compagnie a enregistré 20 % d’augmentation en avril, 22 % en mai, 5 % en septembre et 24 % en octobre. Et, malgré les retombées de la crise économique et d’un mois de juillet plombé par une mauvaise météo, la Penn ar Bed a comptabilisé 362 000 passages en 2009, contre 353 000 l’année précédente. Pas assez cependant pour crier victoire. « Nous espérions faire au moins 10 % de mieux et l’objectif de recettes n’est pas encore atteint », commente Jean-Jacques Léon. Il est vrai que le retour de l’armement Finist’mer sur la ligne nord (Ouessant et Molène) est venu concurrencer la Penn ar Bed cet été. Après trois saisons où la Finist’mer est venu compléter l’offre, mais sous gestion Penn ar Bed, la hache de guerre a de nouveau été déterrée.
Trois refontes et une nouvelle unité
En parallèle, la Penn ar Bed a procédé à une vaste refonte de sa flotte. Soumis à la division 223 A, les Enez-Sun-III (34 m et 250 passagers) et Enez-Eussa-III (45 m et 302 passagers) ont été profondément remaniés au chantier Piriou de Concarneau, pour un montant global de 4,1 M€, intégralement pris en charge par le Conseil général. Stabilisation, navigation, isolation, assèchement, protection anti-incendie, drome de sauvetage, tout a ainsi été revu pour une mise en conformité avec les nouvelles normes. Portant notamment sur les sièges, le vaigrage, les plafonds, l’éclairage, la décoration et l’aménagement des rangements à bagages, de gros efforts ont également été réalisés à l’intérieur des navires pour en améliorer le confort. Datant de 1996, l’André-Colin (35 m et 196 passagers) a également été rendu conforme aux normes européennes. Mais comme il ne dépend pas de la division 223 A, les travaux ont été moins conséquents (drone de sauvetage et pose d’un SVDR notamment). Pas de changement en revanche pour lesDocteur-Tricard (10 m et 46 passagers) qui sert au transbordement à Molène à marée basse, ni pour le Molenez (37 m) qui ne sert qu’au fret.
La grosse nouvelle reste l’attribution au chantier Piriou de la commande du nouveau navire qui remplacera le Fromveur en octobre 2011. Long de 45 m, large de 9,90 m et calant 2,70 m, il aura une capacité de 365 passagers répartis sur deux ponts et de dix petits conteneurs logés en cale. Propulsé par deux moteurs ABC 8DZC, de 1 650 kW chacun, il est prévu pour une vitesse économique de 15 nœuds. Son coût est de 12,082 M€.