Brest reste le premier site français

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La réparation navale brestoise bénéficie aujourd’hui de deux sites assez distincts. D’un côté, les grandes formes de radoub 2 et 3 qui sont exclusivement exploitées par la Sobrena et, de l’autre, la forme 1 très récemment élargie et modernisée qui a donné lieu à la création d’un véritable village industriel où d’autres acteurs comme Navtis interviennent.

Officiellement inaugurée le 9 juillet dernier, un an après sa véritable mise en exploitation, la forme 1 a bénéficié de 18,53 M€ d’investissement pour une modernisation la rendant plus compatible avec les formes des coques des navires d’aujourd’hui, assurant la mise en œuvre d’engins modernes et renforçant son attractivité tant du point de vue technique que financier. Élargissement de 7 m, réfection du radier et du bajoyer nord, creusement d’une fosse à sonar (22 × 4,20 × 2 m), mise place d’un dispositif de halage, d’une nouvelle grue, refonte des réseaux électriques et incendie, systèmes de pompage, ont fait partie de gros programme. Ne cachant pas leur objectif, tous les intervenants ont souligné leur volonté de « conforter Brest dans sa place de premier chantier français de réparation navale ».

Dans ce plan de pérennité de la réparation navale, pas question pour autant d’oublier les grandes formes 2 et 3 qui ont également besoin d’un entretien courant assez lourd pour satisfaire les gros clients qui les fréquentent. « Il est indispensable d’avoir un outil adapté aux besoins de la Sobrena », commente la CCI. Il consistera notamment à refaire les terre-pleins, la voirie, les tuyautages, l’hydraulique 750 000 €), à revoir l’électricité (630 000 €) ainsi qu’à refondre tous les circuits de la station de déballastage (1,5 M€). Mais, parallèlement, il consistera aussi à renouveler les grues actuelles (4,5 M€) et à rénover complètement le bateau-porte de la forme (950 000 €). On le voit, ça ne lésine pas…

Des chantiers comme Sobec, CIB, Navtis ou Le Guip ont également fait valoir le besoin d’avoir des outils adaptés aux interventions sur des navires de plus petites tailles. Si la CCI se dit à l’écoute de ces besoins, elle n’a en revanche rien de prévu dans ses budgets d’ici 2015.

Paquebots et offshore en ligne de mire

Véritable locomotive de la réparation navale brestoise, la Sobrena a vécu, en 2010, des activités en dents de scie. « Le bon mois de janvier que nous avons connu a été suivi par un gros creux en février et mars, admet la direction. Puis nous avons retrouvé une activité soutenue jusqu’à mi-juillet, avant de subir un nouveau creux jusqu’à fin août. Avec une visibilité d’un mois à un mois et demi, le plan de charge est ensuite reparti jusqu’à fin octobre. » Depuis le début de l’année, le chantier a ainsi traité une trentaine de navires dont 5 LNG/LPG, 12 pétroliers, 5 navires à passagers (paquebots et ferries), 2 remorqueurs de haute mer, un navire de servitude offshore et 5 autres de divers types. Sur 2010, le chantier n’a d’ailleurs toujours pas atteint le volume traité en 2008, année où il a enregistré son décrochage par rapport aux volumes d’affaires antérieurs.

Dans une situation mondiale assez glauque, le chantier brestois doit en plus faire face à une concurrence qui est autant sudiste que nordiste. Au Nord, les chantiers polonais concurrencent la Sobrena sur les créneaux des car-ferries et des pétroliers de la mer du Nord. Depuis peu, même les chantiers britanniques s’y mettent. « Leur monnaie faible les rend compétitifs et nous voyons des marchés nous passer sous le nez », constate la Sobrena. Mais les faibles capacités des formes de radoub anglaises restent quand même un handicap face aux navires de grand gabarit qu’elles ne peuvent pas accueillir.

Au Sud, c’est le chantier espagnol d’El Ferrol qui est même venu tailler des croupières aux Brestois sur l’entretien des méthaniers, un créneau pointu qui, ces dernières années, a pourtant fait la réputation internationale de la Sobrena.

Dans cette conjoncture, et tout en conservant son métier de base sur les pétroliers et les LNG, le chantier brestois cherche à se diversifier sur d’autres créneaux. « À court terme, nous avons pour l’instant deux fers au feu, explique la direction. Le créneau des paquebots et celui de l’offshore que nous voulons développer en complément d’activité. » Concernant le premier, il est déjà acquis que des paquebots viendront faire des arrêts techniques à Brest en 2012. Même si des dossiers sont aujourd’hui en cours de chiffrage, le second est plus difficile à capter. Ce n’est que lors de convoyage que la Sobrena peut envisager attirer de grosses plates-formes pétrolières dans ses bassins.

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