Ces dernières années, alors que la grosse majorité des ports français ont affiché de fortes baisses dans leurs trafics, Brest a continuer, presque avec insolence, à accuser des hausses à faire pâlir de jalousie les directions des autres ports. Mais en ce début d’année, le port du Ponant s’est fait rattraper par la conjoncture avec des trafics en baisse de 5 %. Une chute qui s’est comblée au fil des mois car, avec 2 062 769 t depuis janvier, les trafics ont repris des couleurs et le retard n’est plus que de 1 % par rapport à l’an passé. « Ce sont les matières premières agricoles qui ont souffert », commente-t-on à la CCI. Le vrac solide agroalimentaire (soja, colza, phosphates, tourteaux palmistes) a en effet perdu 19 % de ses volumes (606 077 t). Plusieurs raisons l’expliquent. D’abord, l’année dernière a été exceptionnelle. Ensuite, la chute est en phase avec tout le marché du Grand Ouest. « De Saint-Malo à Montoir, le déficit enregistré atteint les 400 000 t », fait-on valoir à Brest. Enfin, si le trafic de graines de colza a été nul par trains, il est en revanche passé à 8 075 camions par route, au détriment sans doute du maritime.
Tous les autres postes des trafics brestois sont stables ou la hausse. Fin septembre, les hydrocarbures affichent ainsi 690 000 t, soit 2 % de mieux en dépit d’une baisse de 21 % du gaz liquéfié. « Cette hausse globale est notamment liée aux biocarburants (EMHV) qui arrivent de Montoir », commente la CCI. Hausse également de 2 % des vracs liquides agroalimentaires avec 108 438 t d’huiles de soja, de colza et de palme.
Forte progression du sec par conteneurs
C’est le poste des vracs solides non agroalimentaires qui affiche la plus forte hausse. Avec 360 000 t fin septembre, il grimpe en effet de 27 %. L’exploitation prioritaire de la carrière terrestre de Saint-Renan, avant sa fermeture définitive, a certes fait chuter de 23 % les apports de sables marins (134 406 t). Mais le ciment s’enorgueillit d’un mieux de 18 % (43 713 t) et les ferrailles bondissent de 36 % (99 170 t). Inexistant jusque-là, un trafic d’exportation de pierres pour recouvrir un câble sous-marin a également généré 82 303 t. Les marchandises diverses se portent également bien avec une hausse de 15 % (300 000 t). Avec 154 000 t au compteur, les viandes congelées quittant Brest par conteneurs grimpent de 10 %. Idem pour la poudre de lait par conteneurs qui bondit de 62 % (19 217 t) et d’autres « divers conteneurs » qui grimpent de 52 % (35 673 t).
Ce trafic par conteneurs affiche une hausse de 19 % (près de 30 000 EVP). « La viande congelée marche bien, mais nous constatons une forte progression du sec, tant à l’export qu’à l’import, sur les trois services conteneurisés », commente la CCI, toute heureuse de diversification. En revanche, le transport par palettes (viandes congelées, poudre de lait, pommes de terre…) oscille entre stabilité ou baisse. En une petite décennie, les trafics sont passés de 2,3 Mt à plus de 2,8 Mt. Les Brestois attendent impatiemment de franchir la barre des 3 Mt qui est à leur portée.