Allianz, un acteur majeur du marché maritime français

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AGCS (Allianz Corporate Global & Security) France est une filiale de AGCS AG. Chaque pays dans lequel la société d’assurances est présente accueille une filiale de cette structure. AGCS AG est une entité créée par le groupe allemand, dédiée aux risques industriels, maritimes, aériens et transports. AGCS France regroupe 420 collaborateurs sur le territoire avec 20 % de parts de marché des grands risques, selon les chiffres de la société. La structure réalise 716,7 M€ de primes brutes et un résultat technique de 90 M€. Des chiffres stables, indique Gilles Mareuse, directeur général délégué d’AGCS France. « En 2010, nous prévoyons des chiffres à l’équilibre malgré une sinistralité importante avec des dommages tels que le tremblement de terre du Chili, la grêle et les conséquences des fortes chutes de neige de cet hiver », continue le directeur général délégué.

24 % de parts de marché

Le portefeuille d’AGCS France se compose, à hauteur de 35 %, des primes collectées pour les assurances dommages. Les activités maritimes de la filiale entrent pour 17 %. Avec un chiffre d’affaires de 119 M€ en 2009, AGCS France marine se situe en troisième position sur le marché français, derrière Axa et Groupama Transport. Un marché qui a été stable en 2009 pour les assurances corps de navires mais qui a enregistré une diminution du chiffre d’affaires sur les facultés d’environ 5 %, note la direction d’AGCS France marine. Ce volume de primes se répartit entre 65 M€ (54,6 %) pour le corps et 54 M€ (45,4 %) pour les facultés.

« Notre part de marché sur l’assurance corps de navires représente environ 24 % du marché national », souligne Gilles Mareuse. Un volume d’affaires principalement porté par les assurances corps de navires étrangers. Ce sont principalement des navires appartenant à des armements norvégiens, américains, russes et asiatiques qui composent ce portefeuille. Une large partie des navires assurés, quelque 70 %, entre dans la catégorie des pétroliers et transporteurs de gaz. Les vraquiers représentent 25 % et les navires de croisières quelque 5 %. Ces grandes masses prennent en considération le volume d’affaires plus que la valeur des contrats. « Nous avons créé une mutualité des risques avec une répartition équilibrée entre les différents types de transporteur. » Pour les corps français, à savoir des navires contrôlés par des armateurs français, AGCS France marine assure une partie des flottes de Louis Dreyfus Armateurs, le groupe Bourbon ou encore le groupe CMA CGM.

Au sein de ces assurances corps, AGCS France marine intègre aussi la construction navale. « Nous assurons des chantiers français et européens. La Chine? Nous y avons envoyé des ingénieurs prévention pour évaluer la qualité de ces entreprises avant de nous lancer sur ce marché. »

Une participation aux rançons de piraterie

Le marché français de l’assurance maritime corps a publié depuis le début de l’année de nouvelles conditions générales. Troisième marché mondial, les assureurs français veulent proposer à leurs clients des conditions adaptées et particulières à la France. « Nous avons commencé à les vendre, mais il est encore trop tôt pour dresser un bilan. AGCS a déjà placé des conditions françaises à l’international. C’est un bon début. »

Impliqués aux côtés des armateurs, les assureurs sont confrontés aux difficultés du marché actuel. La crise économique, la piraterie et le gigantisme des navires sont des sujets que suit AGCS. Sur les effets de la crise économique, le directeur général délégué prévoit une réduction de 8 % des primes sur les facultés. En 2011, les valeurs assurées vont augmenter sans pour autant atteindre le niveau d’avant la crise. « Il faudra attendre 2012 pour voir revenir un niveau équivalent à 2007, si la croissance économique se confirme. » Quant à la piraterie, Gilles Mareuse y voit un sujet préoccupant mais refuse de croire que la présence d’hommes armés à bord des navires va résoudre le problème. « Les navires ne sont pas des lieux de guerre. La présence de militaires ou de mercenaires pourrait entraîner une escalade de la violence. » Avec les prises d’otages nombreuses, notamment au large de la Somalie, AGCS reconnaît contribuer au paiement de la rançon au travers d’un système s’apparentant à l’avarie commune. Réfutant les critiques des armateurs sur le montant des primes risques de guerre, l’assureur français répond que la tarification tient compte du risque et d’une exposition, tout en soulignant son travail de prévention avec les armateurs.

L’ouverture sur les P&I clubs

Quant au gigantisme grandissant des navires, AGCS mène une étude de gestion de risques poussée. « L’accumulation des risques est plus importante sur les navires de grande taille, notamment les porte-conteneurs de 14 000 EVP en raison de la multitude de chargeurs et des sommes assurées pour chaque conteneur. Nous devons maîtriser ces risques. » La solution apportée par AGCS France marine est de réassurer une partie de ses engagements sur d’autres marchés.

Présent à l’international, AGCS France marine regarde aussi les marchés internationaux et notamment les mutuelles d’armateurs, les P&I clubs. Ce type d’assurances demande une grande capacité financière et de nombreux clients. « La Commission européenne mène une enquête sur le monopole de ces P&I Clubs. Selon la réponse de l’autorité européenne, les conditions d’entrée sur ce secteur pourraient s’ouvrir », explique Gilles Mareuse.

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