Les salariés du port dans la rue

Le service des ressources humaines chiffrait à 68 % le nombre de grévistes sur l’effectif total du port de Bordeaux durant la journée du 19 octobre. Plus précisément, la grève aurait été suivie par 100 % des grutiers et du personnel de maîtrise, à 46 % par les salariés des services administratifs et à 17 % par les cadres. Selon le syndicat CGT du port de Bordeaux, la grève de ce mardi aurait touché, contrairement aux chiffres annoncés par le port, 97 % des salariés. Seules quatre escales (chimiquier, pétrolier, chargement d’engrais et d’huile) – les opérateurs s’attendant à des perturbations – ont été programmées mardi dernier. Outre les manifestations dans la rue, la journée a également été marquée par le blocage des dépôts pétroliers de DPA, Docks des Pétroles d’Ambés. Parmi les clients du port, le mécontentement gagne. Un opérateur de tourteaux de soja, resté à quai une semaine, vient ainsi d’annuler trois escales programmées dans les semaines suivantes. CMA CGM a de même fait sauter une escale conteneurs début octobre. Le trafic global est d’autant plus touché que le port accuse en parallèle une baisse des volumes d’importations de pétrole, due à des travaux sur les cuves des stockeurs et une chute des flux de conteneurs liée au tarissement du trafic de bois de tempête. Les syndicalistes restent en tout cas sur le pied de guerre. « Si le mouvement se radicalise dans l’ensemble de la population, on peut être certain qu’il se radicalisera d’autant plus dans les ports », indiquait, mardi dernier, Jean-Yves Sanguinet, de la CGT-Bordeaux.