En 2007, c’est dans les terminaux pétroliers de Marseille qu’est née la prise de conscience par les politiques d’une réforme portuaire nécessaire. À l’époque, à gauche et à droite, les ténors de la politique se sont tous prononcés pour un changement. La droite avec Nicolas Sarkozy et François Bayrou, la gauche avec Dominique Strauss-Khan, lors d’un discours à Marseille, et Ségolène Royal. C’est à Marseille que François Fillon, premier ministre, est venu confirmer la réforme portuaire. Alors qu’on ne vienne pas nous dire que cette réforme n’est pas destinée à régler une partie des problèmes marseillais. Trois ans plus tard, la réforme adoptée, les partisans ne voient toujours pas arriver les fruits de ces changements. Et Marseille reste éveillée. Les terminaux pétroliers sont toujours au cœur du débat. Depuis trois semaines, 50 navires attendent un déchargement hypothétique. Marseille a suscité la réforme et Marseille met la réforme au pilori. La preuve en est donnée qu’il fallait surtout faire du cousu main et du local avant de se lancer dans une réforme d’ampleur nationale dont le calendrier est venu se superposer à celui des retraites. Aujourd’hui, le port de Marseille semble tenir les clés des raffineries françaises et des stations services du territoire. Avec les premiers signes de pénurie d’essence, il semble que le gouvernement n’a pas appliqué l’adage: gouverner c’est anticiper.
Édito
L’éternel recommencement
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