Les ports français suivent le mouvement national de grève contre le projet de réforme des retraites. Un mouvement largement suivi qui handicape lourdement le trafic. Dès le 11 octobre, la FNPD CGT a suivi le mot d’ordre lancé par l’intersyndicale d’un mouvement reconductible à partir du 12 octobre. Les ports vivent depuis le début de l’année sous une épée de Damoclès avec la suppression des heures supplémentaires et des shifts exceptionnels, l’arrêt d’une heure de travail par salarié depuis le 5 juillet, le travail dans le strict respect de la sécurité depuis le 15 septembre et la fermeture des ports les samedi et dimanche depuis le 1er octobre. Des mouvements qui sont motivés par la branche pour voir des revendications aboutir à propos de la réforme des ports.
Quand, le 11 octobre, la FNPD CGT appelle ses adhérents à s’unir à la grève reconductible, le travail dans les ports s’affaibli encore. Le 13 octobre, une réunion de négociation sur le dispositif de cessation anticipée d’activité s’est tenue. À l’heure ou nous mettons sous presse, aucune information n’a filtré de cette réunion.
Pénurie d’essence
Cette grève dans les ports français touche tous les types de trafics. Les inquiétudes se portent plus volontiers sur le pétrole. En effet, c’est à Marseille, sur les terminaux de Lavéra, que le mouvement portuaire a démarré le 27 septembre (voir article sur Marseille ci-dessous). En ajoutant le mouvement contre le projet de réforme des retraites, l’ensemble de la filière pétrolière est touché. grève dans les ports pour le déchargement des navires mais aussi dans les raffineries françaises. Sur les douze raffineries françaises, neuf ont été en grève le 12 octobre. Certaines pour une durée de 24 heures reconductibles, d’autres pour une durée initiale de 48 heures. Selon la CGT, huit des douze raffineries française ont déjà programmé une réduction de la production. Total a déclaré que la production de quatre raffineries sera progressivement arrêtée.
Les premières pénuries d’essence sur le territoire français pourraient survenir dans les prochains jours si les dépôts sont bloqués et si le mouvement perdure, a indiqué un responsable de l’Ufip (Union française des industries pétrolières). La raffinerie de Donges et celle de Port Jérôme sont dans ce lot.
Des répercussions mondiales
Un mouvement social qui a des répercussions sur le marché mondial. Dans son analyse hebdomadaire de marché, le courtier parisien Barry Rogliano et Salles souligne que « l’événement important de cette semaine demeure le blocage du port pétrolier de Marseille. Sans aucun signe sur une reprise du travail, le tonnage actuellement en rade devant Marseille est tel qu’il a pesé sur le marché mondial des taux de fret à la hausse. »
Ces mouvements sociaux contre la réforme des retraites touchent aussi les marins français qui militent pour conserver leur régime.