Ce nouveau standard PSCP a contraint les fabricants à mettre au point de nouveaux revêtements conformes à la nouvelle réglementation et dûment testés pendant cinq ans avant d’être commercialisés. Sans avoir la prétention d’en faire un tour d’horizon exhaustif, voici quelques-uns de ces nouveaux revêtements qui, aux points communs que le PSCP impose, se distinguent par d’autres particularités.
Se basant sur son Hempadur Quattro, le fabricant danois Hempel a ainsi conçu le Hempadur Fibre 4760, un revêtement tout spécialement conçu pour la protection des ballasts. « En service, le revêtement d’un ballast est sujet à du stress mécanique dû aux vibrations et aux mouvements du navire, à des variations thermiques dues aux chargements et déchargements des eaux de ballasts ou à ceux de cuves adjacentes, à des impacts venant des remorqueurs, des chocs sur les défenses ou de la navigation dans la glace, ou encore à du stress interne », rappelle Cédric Fiorentino, directeur marine de Hempel France. Pour lutter contre ces différents types de stress, Hempel a ajouté, dans la résine époxy de l’Hempadur, des fibres synthétiques dont le but est de réduire les éventuelles craquelures qui en résulteraient. Le fabricant International mise, pour sa part, sur l’Intershield 300HS, un revêtement aluminium pur époxy, dont l’extrait sec atteint 78 %. « Il assure une excellente protection à long terme et encaisse des basses températures », commente-t-on chez International.
Un contrôle aux rayons ultraviolets
Le fabricant norvégien Jotun a concocté dans ses laboratoires le Balloxy HB Light, un revêtement à base de mastic époxy tout spécialement conçu pour la protection des ballasts. Doté de la meilleure capacité de pénétration de surface et de propriétés extrêmement mouillantes selon les chimistes, le Balloxy HB Light est résistant à l’abrasion, aux dommages mécaniques et au stress. « Il peut être appliqué sans coulure jusqu’à 300 microns en monocouche », détaille Jean-François Férer, directeur de Jotun France, en ajoutant que ce revêtement est également compatible avec la plupart des peintures génériques et avec la protection cathodique. Selon les responsables de Jotun, le Life Cycle Cost Analysis (LCC) de cette peinture, combiné à une protection cathodique sacrificielle, aurait également prouvé apporter de substantielles économies à l’armateur lors de son utilisation au neuvage. Le LCC comprend le travail, l’énergie, l’application du revêtement et sa maintenance. Émanation de ce revêtement, le Balloxy HB Lumi a pour objectif de simplifier les contrôles d’épaisseur après application. Pour en arriver là, les chimistes de Jotun ont incorporé, lors de la fabrication de la peinture en usine, un additif optique actif qui réagit aux rayons ultraviolets. « Lors des inspections, le contrôleur n’a plus qu’à promener une lampe UV sur les parties peintes du ballast, explique Jean-François Férer. Les zones de fortes épaisseurs vont alors apparaître de manière bien plus brillante que celle en faibles épaisseurs. » Remédier à ces manques devient alors d’autant plus simple et plus rapide que toute l’inspection peut être projetée sur un moniteur et photographiée tout au long de la vie du navire.