Faut-il peindre les hélices?

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Les salissures marines s’accrochant aux hélices des navires sont synonyme de perte significative de puissance motrice ou de vitesse. Un constat à la portée de n’importe quel armateur mais qui n’empêche pas que la majorité d’entre eux se contentent de brosser, de laver à haute pression voire de meuler ces hélices uniquement lors des arrêts techniques de routine. Plus scrupuleux, d’autres utilisent des plongeurs pour un nettoyage sous-marin tous les 6 à 9 mois, constatant immédiatement les bénéfices d’une telle opération.

Il est vrai que l’utilisation de revêtements antiadhérents sur les hélices n’avait pas été probante. « Dans des conditions difficiles de fonctionnement, le revêtement était très vite arraché de son support », admet un armateur. « Il s’agit là d’un vaste débat, renchérit un fabricant de peinture. Et les avis restent très partagés. Il y a ceux qui disent que ça fonctionne et ceux pour qui ça ne sert à rien. » Par rapport aux contraintes que cela implique, la majorité des armateurs semblent continuer à privilégier le brossage. « Il y en a qui ont payé cher pour traiter les hélices et qui se sont aperçus que, très vite, il ne restait rien sur les pales… », sourit un fabricant de peintures.

Pourtant, depuis les premiers essais réalisés en 1993 par International, certains revêtements ont révélé un meilleur fonctionnement dans ces dures conditions de fonctionnement.

Des études ont été réalisées à l’Université de Newcastle pour examiner les effets d’Intersleek sur les performances d’un navire. Utilisant le navire de recherche Bernicia, les essais de vitesse ont montré que l’application de l’Intersleek sur l’hélice n’augmentait pas en elle-même les performances par rapport à une hélice non peinte, mais propre et lisse (échelle A sur l’échelle de Rubert). « Ces essais ont cependant révélé que l’hélice restait exempte de macrosalissures tout au long de l’année, alors qu’elle se couvrait de tubes de vers et de coquillages autrement », explique-t-on chez International.

Protection en période d’attente

Poussant plus loin les investigations et tests sur des navires long-courriers, les services techniques d’International ont constaté qu’au bord des pales, là où les effets de la cavitation se font sentir, le revêtement était totalement usé jusqu’à la surface de bronze. Un effet qui est généralement pire sur la face de succion, mais où les conditions extrêmes empêchent à toute salissure de se fixer. Sur tout le reste de l’hélice, le revêtement est resté intact et a évité toute prolifération de salissures. « Ce qui prouve que l’efficacité propulsive a été maintenue et qu’il n’est pas nécessaire de procéder à des brossages sous-marins réguliers », souligne-t-on chez le fabricant, en ajoutant que ce type de peinture peut également s’appliquer sur les safrans des navires.

L’application d’un revêtement sur les hélices de navires reste pourtant encore un phénomène assez marginal. « Nous ne le faisons que sur trois navires par an en moyenne », note Michel Faou, directeur du chantier de réparation navale Sobrena de Brest, premier de la classe en France. « Nous appliquons de plus en plus d’Intersleek sur les hélices, confirme pourtant Jean-Paul Poret, responsable de la marine marchande chez International. D’abord parce que les brossages sous-marins sont de plus en plus contrôlés et leurs coûts de plus en plus importants. Et ensuite parce que, pour des navires qui pratiquent davantage le tramping que les lignes régulières, la protection est ainsi plus efficace lors des périodes d’attente. »

La Marine nationale s’intéresse beaucoup à ce sujet.

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