Si l’esthétique a évidemment un rôle à jouer dans le fait de peindre un navire, il y bien longtemps que ce rôle est devenu secondaire. La sophistication des revêtements utilisés lors d’un neuvage ou d’un carénage n’a d’égal que leur diversité. On ne peint pas une carène comme un ballast ou un château arrière comme une cale.
Ces dernières années, l’art de peindre les navires a beaucoup évolué dans deux domaines particuliers: les antifoulings et les ballasts. Après l’interdiction des antifoulings à base de TBT, les fabricants de peintures marines ont en effet dû trouver la parade. Améliorant toujours les antifoulings classiques, ils ont surtout mis au point les Foul Release Coatings (FRC) ou revêtements antisalissures à base de silicones. Confrontés à une nouvelle réglementation issue de l’OMI concernant le renforcement de la protection des ballasts, ils ont également concocté de nouveaux revêtements tout spécialement dédiés à cet effet et se sont pliés à des contrôles drastiques. Plus récemment encore, certains fabricants ont sorti de tous nouveaux revêtements pour la protection des cales des vraquiers, soumises, il est vrai, à de très mauvais traitements.
La sophistication des revêtements aujourd’hui utilisés est telle que le temps où on se contentait d’appliquer « de la barbouille sur de la ferraille » est bel et bien révolu…