En 2009, la crise économique n’a pas épargné l’Asie. Les principaux pays de cette région ont souffert de la baisse de consommation mondiale. Les relations économiques entre les deux continents d’Asie et d’Europe demeurent malgré tout au premier plan des relations économiques internationales. Avec quelque 602 Md€ de marchandises échangées entre les pays de l’Asem
Dès le début de la crise, en janvier 2009, les trafics conteneurisés entre l’Europe et l’Asie ont accusé le coup. Sur les quatre premiers mois de cette année, les trafics ont enregistré une diminution de 14,2 % à 1,5 MEVP au départ d’Europe. Les huit mois suivants ont compensé les baisses de ces premiers mois pour finir sur une année en progression. Sur les sept premiers mois de l’année 2010, les chiffres ne sont guère meilleurs. Les trafics conteneurisés en export d’Europe ne sont pas encore revenus à des niveaux équivalents à ceux de 2008. Ils sont en baisse de 3 % à 1,8 MEVP.
12 % de capacité en moins
Dans le sens Asie Europe, la diminution a été constante sur les dix premiers mois de 2009. En fin d’année, le volume échangé de boîtes entre les deux continents est passé sous la barre des 10 MEVP pour atteindre 7,79 MEVP. Une diminution de 14,8 %, selon les données de l’ELAA (European Liner Affair Association). La croissance engrangée dès le mois de novembre a continué sur les sept premiers mois de l’année. En juillet 2009, les trafics entre l’Asie et l’Europe ont perdu presque 20 %. Un an plus tard, en juillet 2010, le volume de conteneurs échangés est presque revenu au niveau de 2008.
Pour faire face à cette baisse de trafics, les armateurs se sont engagés dans des stratégies de réduction de services et la réduction de la vitesse. Selon le consultant Dynamar, le nombre de services entre l’Asie et l’Europe du Nord est passé de 35 avec une capacité d’emport annuel de 9,8 MEVP à 27 services pour 8,65 MEVP. « Une baisse de 12 % de la capacité », note Dynamar. Une diminution qui s’est accompagnée d’un nouveau paysage maritime de cette relation. Les armements ont aligné des navires de plus grande taille, les ULCS de plus de 10 000 EVP. Moins de trafics et des navires plus grands ont conduit inévitablement à la solution de la réduction de la vitesse des navires et la mise à l’ancre d’un certain nombre. Plus que les services entre l’Europe du Nord et l’Asie, ceux reliant la Méditerranée avec l’Asie ont été les plus touchés par la période de crise. Quelque 15 services ont disparu entre juin 2008 et juin 2009. « Les liaisons les plus touchées par ce phénomène dans le monde », note Dynamar.
En retirant des navires et en réduisant leur vitesse, les armateurs ont pu ainsi éviter une chute plus dure des taux de fret. Depuis le mois de mars, l’ELAA enregistre sur cette relation une augmentation. En juillet 2010, les taux de fret entre l’Asie et l’Europe sont aux environs de 15 % supérieurs à ceux de 2008.
L’avenir des échanges maritimes conteneurisés entre l’Asie et l’Europe demeure incertain. Plusieurs facteurs exogènes entrent en ligne de compte. En premier lieu, la nouvelle politique chinoise, qui tend à une croissance en faveur des consommateurs chinois plus que de la croissance économique avec l’export, pourrait réduire partiellement les échanges. D’autre part, les premiers mois de la saison haute (qui démarre dès le début de l’été) n’ont pas rassemblé le volume attendu. Enfin, depuis le début du mois de juin, les navires précédemment à l’ancre reviennent sur le marché. Ce retour en force des navires auparavant arrêté avec l’arrivée des nouvelles cales attendues pourrait bien faire de nouveau plonger les taux de fret si la demande européenne n’est pas au rendez-vous. Les dernières prévisions de croissance économique européenne sont régulièrement revues à la baisse.
Asem (Asia Europe Meeting): les pays de l’Asem sont le Brunei, le Cambodge, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, la Corée du Sud, le Laos, la Malaisie, la Mongolie, la Birmanie, le Pakistan, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam.