Les terminaux pétroliers de Fos et Lavéra sont bloqués le 29 septembre, et ce depuis trois jours, à l’appel de la CGT des bassins Est du port de Marseille qui s’inquiètent des modalités de la création d’une filiale dédiée au pétrole alors que les trafics énergétiques sont, selon le syndicat majoritaire, sur le déclin. Bloquer l’approvisionnement énergétique, telle est l’option de la CGT du port de Marseille qui a lancé depuis le 27 septembre une grève reconductible sur les terminaux pétroliers. Après trois jours de paralysie, la direction du port dénombrait 43 navires et une péniche bloqués en rade ou à quai sur les ports de Fos et Lavéra. Les raisons? Pascal Galeote, le leader de la CGT des bassins Est, les a expliquées longuement lors d’une conférence de presse mercredi, soit deux jours avant la présentation du dossier de la filiale pétrole du GPMM en conseil de surveillance: « On veut la garantie de maintien des effectifs des 200 personnes qui vont être détachées. De plus, ni Total ni Esso ne sont intéressés par une entrée au capital, et comment tolérer l’arrivée de la Caisse d’Épargne? Pourquoi pas un fonds de pension américain? Il s’agit d’une structure fragile qui ne fonctionnera pas à la même échelle que le GPMM. La réforme des ports a été présentée comme un plan de relance, mais il s’agit de destruction de l’activité. Nous sommes sur une base de 63 Mt par an d’hydrocarbures via le port, mais on va passer à 47 Mt car on parle de la fermeture des raffineries de Reichsteitt, Feyzin, Carling et également de Total La Mède. L’UFIP estime la surcapacité en France entre 15 % et 20 %. Nous ne sommes pas rassurés non plus sur le devenir de Llyondel Basel. »
Cette filiale dédiée à la gestion des terminaux pétroliers devrait avoir pour actionnaire majoritaire le GPMM. Les agents du port, qui possèdent tout de même une garantie de retour jusqu’à la fin de leur carrière, redoutent qu’après un retour au GPMM le port ne déploie alors un plan social. Bref, ils réclament une garantie de travail à vie…