La SNCF dit enfin la vérité concernant ses intentions pour SeaFrance. Une annonce de SNCF participations, l’actionnaire de SeaFrance, est parue dans Les Échos du 28 septembre. Elle écarte les doutes et éclaire singulièrement la nouvelle période d’observation de trois mois ouverte par le tribunal de commerce de Paris jusqu’au 15 décembre. On peut y lire ceci: « Dans le cadre de la cession envisagée par le groupe SNCF des titres qu’il détient au capital de SeaFrance SA, société en redressement judiciaire depuis le 30 juin 2010, et des filiales et participations de SeaFrance SA, un processus d’appel à repreneurs a été engagé avec l’assistance de Crédit Agricole Corporate & Investment Bank en qualité de conseiller financier, afin d’identifier un repreneur potentiel pour ces titres. » Le communiqué indique encore: « Ce processus de mise en vente, ouvert, transparent et non discriminatoire, vise à sélectionner un acquéreur pour SeaFrance, capable d’accompagner le redressement de la société et de tirer parti de la place de premier plan que celle-ci occupe sur le trafic transmanche […]. »
Chacun s’attendait depuis longtemps à cette annonce. À commencer par les salariés de la compagnie et leurs syndicats. C’est une autre chose de l’apprendre, et de cette manière. Le CE extraordinaire du 27 septembre, tenu alors que la nouvelle avait déjà filtré, avait été tendu. De nouveaux accords paritaires devaient être signés dans la journée du 28, sur lesquels nous reviendrons.
Tous les obstacles semblent donc aujourd’hui levés pour que l’affaire aille à son terme. Une semaine auparavant, la CFDT, les dents serrées, avait accepté de retirer deux conditions posées à l’application du nouveau plan industriel (NPI), début juillet: le NPI discuté avec le directoire de SeaFrance était le seul cadre possible de la restructuration, et la SNCF restait l’interlocuteur. Sauf coup de sang des salariés, le personnel de la compagnie devrait être ramené à environ 865 salariés fin 2010 début 2011, contre près de 1 600 un an plus tôt. Et la compagnie sera propriété d’un autre actionnaire. Cela, sur fond de crise persistante du fret sur le détroit.
Tirrenia: prolongation du délai de dépôt des dossiers
La procédure de privatisation de Tirrenia est allongée. Le 29 septembre, l’administrateur judiciaire de l’armement a annoncé une prolongation jusqu’au 20 octobre pour le dépôt des dossiers de candidature. Une décision justifiée par le décret adopté en août. Selon les quotidiens nationaux, l’administrateur aurait reçu déjà plusieurs dossiers dont ceux des groupes comme Corsica Ferriers, Grandi Navi Veloci, Moby Lines et le groupe Toto, société de construction immobilière et spécialiste dans les infrastructures routières et ferroviaires. Le même jour, le tribunal italien a déclaré la faillite de la société Siremar, une filiale du groupe Tirrenia. Cet armement est présent dans la desserte des îles autour de la Sicile. Cette procédure de faillite individuelle de Siremar permet de céder séparément l’armement sicilien sans attendre le 20 octobre.