« Je m’appelle Loïc Salmon », s’était-il présenté quand j’ai fait sa connaissance à l’automne 1986, au moment où j’intégrais moi-même l’équipe du JMM. « Prénom breton, prénom de marin », ai-je pensé. Même son nom évoque la mer pour les Anglo-Saxons: « Salmon, like a fish », se plaisait-il à dire quand il se présentait au téléphone aux correspondants étrangers du journal. En effet, avec son excellente maîtrise de l’anglais, Loïc anime depuis longtemps la rubrique internationale du JMM. Cette rubrique est essentielle pour notre hebdomadaire, qui a besoin d’une ouverture sur le monde, et Loïc a assuré admirablement cette mission.
Loïc est un bon journaliste, mais c’est surtout le bon camarade que je vais regretter. Nos discussions interminables me manqueront. Et avec Loïc part à la retraite le dernier des salariés recrutés par l’héritier du créateur historique du JMM, Christian Moreux. Loïc appartient à une génération qui a vécu l’informatisation de la presse. Sans parler du passage d’un style d’écriture propre à une publication savante à celui d’un journal censé être diffusé sur Internet. Il a su s’adapter au passage d’un management « patriarcal », soumis à l’autorité du propriétaire du journal, à un management d’entreprise soumis aux contraintes économiques du marché.
Bonne et heureuse retraite, cher Loïc. Et si tu sens la nostalgie te gagner, n’hésite pas à nous rendre visite, à nous les « jeunes ».