Les députés ont tout récemment adopté le projet de loi sur la retraite à 62 ans, et Loïc Salmon, comme un pied de nez au conformisme, décide de faire valoir ses droits à la retraite quelques jours avant son 64e anniversaire. Au final, Loïc aura passé 27 ans dans la rédaction du Journal de la Marine Marchande.
Depuis le 1er novembre 1983, Loïc a vécu bien des changements. Ce fut d’abord l’abandon de la paire de ciseaux et de la colle pour faire le montage des papiers. Puis est venu le temps ou tout se fait sur ordinateur par la PAO (publication assistée par ordinateur). Une révolution qui n’a pas toujours été simple pour qui se retrouvait face à une souris pour la première fois. Rien ne lui a fait peur, il a su dompter ce nouvel animal du troisième millénaire arrivé prématurément. Loïc, c’est aussi une culture des langues orientales et de celle de Shakespeare. Il a été, pendant des années, le lien direct entre nos correspondants étrangers et la rédaction. Ce goût pour la langue de l’empire du Soleil-Levant ne lui a pas ôté celui pour la langue française. Pour nous, il est le « Bernard Pivot » de la rédaction. Pas une faute d’orthographe ni une virgule mal placée ne lui échappent dans les articles. Pire, il a été notre « Bescherelle », allant jusqu’à nous réexpliquer certaines règles de grammaire que nous avions tendance à oublier au fil des années. Mieux qu’un correcteur orthographique.
Loïc a surtout été pour moi une personne qui n’accepte de traiter un sujet qu’à partir du moment où il se sent capable de le faire. Souvent, lui proposant un thème, il a répondu par un « non », puis quelques jours après, il esquisse un « peut-être », pour enfin finir sur « j’ai des idées intéressantes sur le sujet dont nous parlions l’autre jour ». Un cheminement propre aux personnes de grande réflexion. Take care, Fellow!