STX France sort la tête de l’eau

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À Saint-Nazaire, la navale sort la tête de l’eau. Le chantier de construction navale STX France (ex-Chantiers de l’Atlantique) a commencé à retrouver le sourire à la fin du mois de juin dernier, alors qu’il venait de livrer, le 17 juin, son dernier paquebot, le Norwegian-Epic. Et qu’il ne lui restait plus en construction que le bâtiment de projection et de commandement (BPC) le Dixmude, pour la Marine nationale. Puis, coup sur coup, ou presque, deux navires de croisière ont été commandés. Des commandes fermes. L’une par la compagnie italo-suisse MSC croisière, poursuivant ainsi sa longue collaboration avec le chantier nazairien, en signant un contrat pour un navire semblable aux MSC-Fantasia et MSC-Splendida, des navires de croisière de 333 m de long pour un peu plus de cabines, 1 751 contre 1 637. Le financement du MSC-Fantastica, soit 565 M€, bénéficie d’une garantie (Coface) de l’État français. Le chantier avait pris le risque d’anticiper la construction de ce navire, en avril, pour limiter le chômage technique de ses ateliers.

L’autre, pour un sistership du nouveau MSC, commandé par l’armement libyen GNMTC. Le navire de croisière MSC devrait être livré en mai 2012. La construction du paquebot libyen devrait démarrer à l’automne pour être livré en décembre 2012. Aussi, les ateliers de production retrouvent un rythme de croisière.

La construction de ces deux navires ne résout pas tous les problèmes. Ce ne sont pas des prototypes. Aussi, les bureaux d’étude n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. Toutefois, un contrat pour un navire prototype pourrait bientôt se concrétiser.

Il n’y a pas que les bureaux d’étude qui souffrent. Les sous-traitants, depuis le départ du Norwegian-Epic, n’ont plus de travail. Ce sont eux qui assurent la réalisation de plus de 70 % de la valeur d’un paquebot. Si les chantiers font travailler 2 200 salariés, ils étaient 5 000 en 2003. Les sous-traitants, pour leur part, emploient plus de 3 000 salariés; ils étaient le double en 2003. Bon nombre d’entre eux travaillent sur les aménagements, l’armement proprement dit des navires. Ils doivent encore patienter, pour la plupart, jusqu’à la mise à flot du MSC-Fantastica, à la fin 2011.

Afin de pallier cette situation, le chantier nazairien a lancé un plan de départ volontaire (PDV) pour 351 postes. Il prend fin en octobre. Le chômage partiel étant malheureusement toujours d’activité, malgré les deux commandes. En outre, afin de permettre à certains sous-traitants de retrouver du travail, le chantier STX réalise des blocs (morceaux de navires) en avance sur le programme prévu dans la construction de navires. Par ailleurs, il existe un plan de financement de l’État et de la région des Pays de la Loire pou la formation des salariés du chantier et des sous-traitants. Pour aider le bassin d’emploi nazairien à surmonter cette crise, STX France a créé un fonds de développement. Disposant d’un budget de 473 000 €, il a pour objectif de créer un nombre d’emploi équivalent à celui des départs volontaires d’effectifs dans des domaines proches de la navale et des plans de diversification de STX et de son réseau de sous-traitants. Afin de se diversifier et de ne plus être tributaire du seul marché des navires de croisière, STX France essaye de se diversifier dans l’offshore: construction de navires de pose d’éoliennes en mer, développement des éoliennes flottantes, des fermes houlomotrices…

Pour mémoire, le groupe de construction navale STX Europe, propriété du sud-Coréen STX Shipbuilding, est l’actionnaire principale de STX France (les ex-Chantiers de l’Atlantique, et de ceux de Lanester). L’État français étant actionnaire à hauteur de 33,34 % de STX France.

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