Sur la réforme portuaire, Yves Tual, secrétaire général du syndicat CGT des personnels du port de Nantes Saint-Nazaire, a beaucoup à dire : « Nous continuons à penser que cette réforme est inadaptée à des ports comme celui de Nantes Saint-Nazaire, notamment. Il est clair que pour des ports généralistes comme le nôtre, l’équilibre financier a été trouvé entre le pétrole, la location de terrains et l’exploitation des différents terminaux. Nous craignons que cet équilibre ne soit rompu. »
À propos de la cession des terminaux du port à des opérateurs privés, il constate que pour ne pas « plomber » dès le départ les comptes des opérateurs, « le port a bradé les outillages. Évalué à 14 M€ ou 15 M€, l’outillage du terminal à conteneurs a été vendu un peu plus de 9 M€. Le TAA, évalué à 9 M€, a été vendu 3 M€ ».
La réforme portuaire a été axée sur quatre points importants, rappelle le secrétaire général: la gouvernance, les investissements, les dessertes et les transferts des hommes et des outillages. « Le seul point ayant évolué, c’est le transfert des hommes et outillage. Sur le sujet de la gouvernance, nous voyons ce qui s’est passé avec François Marendet. Alors qu’il venait de signer des accords, il a été démis par le ministre sans que le conseil de surveillance ait un mot à dire. Sur les investissements, on nous promettait un terminal à conteneurs de 1 500 m, avec le déplacement des terminaux rouliers et sabliers. Aujourd’hui, la seule chose retenue, c’est l’allongement de 100 m du quai afin d’accueillir des porte-conteneurs de 6 000 boîtes. Pour les dessertes, nous avons carrément été oubliés dans le rapport Blum. Nous nous demandons s’il y a une véritable volonté de développer le port de Nantes Saint-Nazaire, et indirectement les ports de la façade Atlantique. »
Un autre souci, ajoute Yves Tual, est la lourdeur administrative qui pèse sur les autorisations liées à des projets d’installation d’entreprises sur le domaine portuaire, en attente du feu vert du préfet.