SNCM: chronique d’un naufrage annoncé

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Au boulevard des Dames, les grandes manœuvres ont commencé dès cet été avec l’arrivée de Marc Dufour, nommé chargé de mission de Gérard Couturier, p.-d.g. de la SNCM. Après avoir tenu le manche d’Air Littoral durant de longues années, il s’apprêterait, dit-on, à prendre la barre de la SNCM en remplacement de Jean Marie d’Aspe. Le directeur commercial Paul de Rosen et le directeur de la flotte, Christian de Fruyt, seraient également sur le point de poser sac à terre.

Pour l’actionnaire Veolia, c’est une manière de remettre de l’ordre après les multiples erreurs dans le choix et l’exploitation de la flotte. Le navire mixte Jean-Nicoli, revendu à Seafrance, a coûté 10 M€. La facture de remorquage pour que le Jean-Nicoli-II puisse entrer à Porto Vecchio avoisinerait les 400 000 € cette année.

Dix millions d’euros. Tel est le coût de l’aventure tahitienne du Liamone-I, rebaptisé King-Tamatoa, censé assurer la continuité territoriale entre Papeete, Raiatea, Bora Bora et Tahaa. Travaux sur le navire, frais de convoyage… Tout ça pour qu’il finisse saisi à Nouméa!

Dernière erreur en date? L’affrètement du Liamone-II à un armement grec pour desservir la Corse au départ de Nice pour satisfaire au plus vite les syndicats inquiets de perdre une unité.

Réaménagement intérieur, révision des moteurs pour finalement s’apercevoir que le navire est à la fois inadapté en capacité et en vitesse. Le test de la ligne entre Sète et le Maroc n’a pas porté ses fruits. Pire. Il aurait coûté la bagatelle de 9 M€. L’addition est salée et avoisinerait les 30 M€.

La montée en puissance de Corsica Ferries et l’arrivée de Moby Lines à Toulon ont continué de saboter les trafics. Trois heures de mer en moins au départ de Toulon pour desservir la Corse, et les tarifs attractifs ont eu raison des trafics au port de Marseille. Du 1er mai au 30 septembre, la compagnie a perdu 9 % de passagers par rapport à 2009 avec seulement 650 000 voyageurs.

Il se pourrait que la SNCM se sépare alors du Corse, de l’Île-de-Beauté et du Napoléon-Bonaparte dont le poste combustible est un vrai gouffre financier. Une délégation de service public réduite aux cargo mixtes serait alors le meilleur des scénarios dans le cadre d’une stratégie de repli! Qui dit moins de navires, dit moins de marins. Un nouveau plan social serait alors en vue.

On sussurre également depuis quelques mois que, pour se renflouer, la SNCM songerait céder son siège social, classé monument historique et voué à devenir un hôtel de luxe.

P & O Ferries supprime 70 emplois

L’armement britannique P & O Ferries a annoncé la suppression de 70 emplois à son siège de Douvres, soit 15 % des effectifs, afin de réduire les coûts. Des entretiens sont en cours entre la direction et les syndicats sur ces suppressions de postes qui incluent des cadres supérieurs dans les secteurs de l’informatique, des finances et des services à bord et à terre. Selon la direction, c’est le seul moyen d’être plus compétitif. Dans une communication interne en juillet, la directrice générale Helen Deeble avait mis en cause la guerre des prix sur le transmanche, qui « émane en premier lieu d’Eurotunnel qui brade ses taux de fret pour récupérer la part de marché perdue à notre profit lors de l’incendie du tunnel à l’automne 2008 ».

Par ailleurs, P & O Ferries a entrepris une étude de plusieurs mois sur « l’accessibilité future » aux accords de retraite du personnel, dans le cadre de son « initiative majeure de réduction des coûts ».

MSC change d’adresse à Montoir

L’agence MSC du port de Nantes Saint-Nazaire quitte le TMDC (terminal à marchandises diverses et conteneurs) de Montoir-de-Bretagne pour aménager dans de nouveaux locaux, toujours à Montoir. La nouvelle adresse de cette agence traitant les activités commerciales de la compagnie italo-suisse MSC est maintenant au 126 bis, rue Henri-Gauthier, BP6, 44 550 Montoir-de-Bretagne. Les numéros de téléphone et de fax restent inchangés.

Congestion à Alger

La congestion du port d’Alger n’est pas neutre pour les armateurs. Quelque 40 navires attendent actuellement en rade le déchargement de leurs boîtes au terminal de DP World. Une situation liée au manque d’investissement initialement prévue par le concessionnaire du terminal mais qui ne sont jamais arrivés, s’indignent les syndicats. Selon la presse algérienne, les surestaries à Alger coûteraient quelque 8 000 $ à 15 000 $ par jour.

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