Le PIF, une espèce en voie de disparition

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Elles s’appellent Brindille, Marie et Ernestine. Trois girafes et un girafon ont pris la mer samedi 11 septembre à destination du parc animalier de Friguia près d’Hammam Sousse. Une opération rarissime qui nécessitait l’aménagement en hauteur (4,6 m) d’un conteneur de vingt pieds avec un toit télescopique pour le confort de ces dames.

Parties la veille du zoo de la Palmyre en Charente-Maritime, les girafes ont voyagé par la route avant d’embarquer sur le Mont-Ventoux de CMA CGM, employé sur le service NAF Roll. Profitant de cette opération médiatique, Richard Arditi, gérant d’Eurofret, n’a pas manqué de souligner les conséquences catastrophiques pour son activité de la décision prise par le port de Marseille de fermer le poste d’inspection frontalier (PIF) des bassins Est. Adieu transport de crocodiles, lions et autres tigres blancs. Adieu aux pur-sang exportés vers le Maghreb.

« C’est un scandale! La direction du GPMM va fermer le PIF le 1er août et demande au privé de construire un bâtiment. Est-ce que c’est au privé d’investir pour des contrôles sanitaires et vétérinaires? Il nous faut simplement une chambre froide de 40 m2, un quai, un bureau, un laboratoire et une prise internet. Nous allons perdre une niche. Les trafics partiront vers Koper, Anvers, Zeebrugge. Là-bas, le port et la mairie investissent », lance-t-il.

En 2009, Eurofret a organisé le transport maritime de 400 remorques de bovins et, cette année, il prévoit d’en traiter 500. « On aimerait bien traiter des navires complets (1 000 têtes), mais nous manquons de terre-pleins. Résultat: les navires entiers escalent à Sète. Le port a su aménager des hangars », ajoute Richard Arditi, qui songe à alerter le conseil régional et le conseil général. « Il ne s’agit que d’un investissement de 400 000 € qui permettrait au port de Marseille de conserver ce trafic de niche. C’est une vraie richesse, car c’est un élément stratégique pour attirer les autres trafics », ajoute le patron d’Eurofret. Avec ce transport exceptionnel, CMA CGM tord ainsi le cou aux idées reçues sur la standardisation des marchandises transportées en conteneurs.

« Le porte-conteneurs reste aujourd’hui un moyen privilégié pour expédier tous types de produits, même les plus insolites. Par sa taille et son concept lui permettant de voyager d’un bout du monde à l’autre sans manipulations intermédiaires, le conteneur constitue une “boîte” bien pratique qui s’adapte à tout type de marchandises. Et quand le conteneur ne peut suffire, ce sont les porte-conteneurs ou les navires rouliers eux-mêmes qui s’adaptent à leur tour. Œuvres d’arts, ailes d’Airbus, rames de métro, hélicoptères, animaux exotiques, etc. CMA CGM transporte tout, même l’exceptionnel », a indiqué le groupe.

L’ITF lance une campagne sur les ferries

Le 27 septembre, l’ITF (International Transport Workers’ Federation) démarre une campagne pour le travail dans les ferries en Europe. Menée par Norrie McVicar, « cette campagne reflète la frustration à l’issue des dix années perdues depuis la proposition de la directive sur les services maritimes des passagers qui aurait dû garantir des droits et des conditions de travail égaux aux équipages de l’Union européenne et de pays tiers. De plus, cette directive aurait dû permettre la mise en place de mesures de sécurité optimales par l’emploi de personnes d’horizons différents. Une directive annulée par le lobbying des armateurs », a indiqué le coordinateur de la campagne. Avec la fin de cette directive, estime l’ITF, de nombreux Européens ont perdu leur emploi au profit de personnes « dont le salaire est parfois de 2 € par heure », précise-t-il. Par cette campagne, il souhaite sensibiliser toutes les parties aux conditions de travail sur les ferries. « Si les armateurs continuent d’ignorer les droits des marins et des dockers et qu’ils demandent à travailler dans des conditions inacceptables, nous mènerons des actions sur l’ensemble de la filière », indique le syndicat qui termine en « s’excusant par avance des désagréments que cette action pourrait occasionner aux utilisateurs. »

Butler et le groupe CMA CGM

Le fonds d’investissement Butler Capital Partner a déclaré le 9 septembre à l’agence de presse Reuters son intérêt pour une participation dans le groupe CMA CGM. « Cela nous intéresse parce que c’est un secteur que nous connaissons bien, dans lequel nous avons fait de bonnes opérations (SNCM, ndlr) et parce que nous connaissons la famille Saadé », a souligné Walter Bulter, président du fonds d’investissement Butler Capital Partner

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