Conçu par Volvo Penta et protégé par une quarantaine de brevets, l’IPS (Inboard Performance System) est un système complet de propulsion où toutes les fonctions essentielles (moteur diesel marin, prises d’eau, appareil à gouverner, inverseur de marche, accélérateur, hélices…) sont intégrées dans un seul bloc. Révolutionnaire dans sa conception, ce système de propulsion utilise des hélices contrarotatives qui tractent le bateau au lieu de le pousser. Aux dires du motoriste, il offre une efficacité améliorée de près de 30 % par rapport aux systèmes inboard traditionnels et permettrait ainsi 20 % de mieux en vitesse, 15 % de mieux en accélération et 30 % de moins en consommation. Si le motoriste suédois a déjà commercialisé plus de 10 000 systèmes de ce type dans le monde (soit près de 5 000 bateaux), c’est surtout le monde de la plaisance qui en a bénéficié. Les quelques unités professionnelles équipées d’IPS se retrouvent notamment dans les pays nordiques ou aux Pays-Bas (pilotines, patrouilleurs, transports à passagers, supports de plongée…), mais aucune n’existe en France. Une lacune qui va bientôt être comblée.
Après un an et demi d’une intense collaboration entre le motoriste et le chantier naval, la première unité commerciale française propulsée par le système IPS sera en effet prochainement construite au chantier Sibiril de Carantec. Il s’agit d’une pilotine destinée aux pilotes de la Seine. « La commande est quasi validée », avance Laurent Duguet, responsable commercial marine professionnelle chez Volvo Penta qui était à la recherche d’un partenaire idéal pour mener à bien cette première française en marine commerciale. Coucher l’idée sur la planche à dessin a demandé au chantier de se plier aux exigences du motoriste. « L’angle de coque et celui du bouchain ne doivent être ni trop ouverts ni trop fermés, explique Georges Sibiril. Et nous avons dû être très stricts sur le devis de poids et le centre de gravité. » Le premier projet a d’ailleurs été revu et corrigé par les spécialistes de Volvo Penta. Au final, la future pilotine, dont la construction devrait démarrer à l’automne, sera une unité en polyester de 11,90 m dotée de deux IPS 450. Motorisé par deux moteurs D6 de 330 cv chacun, elle atteindra 30 nœuds à mi-charge en consommant 115 litres/heure. « Nous proposons également un modèle en aluminium », ajoute Georges Sibiril. Pour Volvo Penta, cette réalisation est très importante. « Nous sommes consultés par plusieurs stations de pilotage, par des armements de transport de passagers et même par la SNSM pour le projet du futur canot tout temps actuellement en cours d’élaboration », révèle Laurent Duguet qui mise beaucoup sur cette première française.