Le 1er septembre, après le bouclage de la précédente édition, la CMA CGM a diffusé quelques informations sur ses résultats semestriels. La compagnie souligne que la reprise d’activité, dont les prémices étaient apparues fin 2009, s’est confirmée et amplifiée. Ainsi le chiffre d’affaires de 6,8 Md$ (le dollar est bien la devise du compte d’exploitation) est-il en augmentation de 41 % par rapport à celui du 1er semestre 2009. Les volumes transportés sont en hausse de près de 22 %, atteignant les 4,4 MEVP. La « base de coûts fixes réduite » a permis de réaliser une marge opérationnelle semestrielle (Ebitda) de 15,5 % (et de 18,8 % sur le seul deuxième trimestre), soit « l’une des meilleures performances de son secteur d’activité », affirme-t-on. L’Ebitda est passé de − 568 M$ à + 1,051 Md$. Le résultat net passe, lui, de − 518 M$ à la fin juin 2009 à 864 M$ douze mois plus tard. Ces résultats « s’expliquent » notamment par les choix stratégiques du groupe concernant sa politique d’investissement dans des navires de grande taille et son plan d’économies, conjugués à une reprise de la croissance mondiale ayant entraîné une augmentation des volumes transportés et des taux de fret.
Perspectives pour le second semestre
« Afin de répondre à la croissance des volumes », CMA CGM continue de développer son outil naval et a ainsi pris livraison de six nouveaux navires de grande taille, « véritables » atouts stratégiques, en juillet et août, dont deux navires de 13 800 EVP vides – ou 9 932 EVP de 14 t (CMA-CGM-Amerigo-Vespucci immatriculé au RIF et CMA-CGM-Corte-Real, registre britannique) – et deux navires de 11 400 EVP vides (les Maltais CMA-CGM -Leo et CMA-CGM-Pegasus). De nouveaux navires ont été affrétés, portant ainsi la flotte à 394 navires (dont 93 en propriété).
Cependant, la concurrence reste « soutenue dans une conjoncture internationale encore contrastée », et CMA CGM poursuivra au deuxième semestre sa politique de réduction des coûts afin « d’optimiser son modèle économique et de consolider sa croissance sur des bases financières renforcées ». Dans cette perspective, la compagnie « poursuit » (sans préciser les échéances) ses discussions avec des investisseurs en vue de renforcer ses capitaux propres.
Les performances attendues au troisième trimestre 2010 s’inscrivent dans la continuité de celles du deuxième trimestre, et la tendance pour la fin de l’année reste « positive », contrairement aux incertitudes de Mærsk Line (JMM du 27/8; p. 5).
Mieux que Mærsk?
Les taux de croissance annoncés par le groupe français sont sensiblement supérieurs à ceux de la division transport conteneurisé et activités connexes du premier transporteur mondial (en faisant l’hypothèse que les périmètres soient comparables): pour le chiffre d’affaires, + 41 % pour CMA CGM contre 32,8 % pour Mærsk Line; pour le volume transporté, + 22 % pour la première, + 11 % pour la seconde. Contrairement à Hapag-Lloyd (compagnie dont l’actionnaire de référence est coté en Bourse), CMA CGM ne précise par la contribution au chiffre d’affaires, apporté par l’augmentation des volumes transportés et la hausse des taux de fret, pas plus que l’impact négatif de la hausse des combustibles. Seul élément de comparaison possible, le taux de fret moyen de Hapag-Lloyd était de 1 536 $/EVP à la fin juin, contre 1 545 $/EVP pour CMA CGM durant le 1er semestre.
Le groupe CMA CGM a pris livraison du CMA-CGM-Amerigo-Vespucci. Affecté au nouveau service FAL 5, le navire a effectué son escale inaugurale au Havre début septembre. Sistership du CMA-CGM-Christophe-Colomb, baptisé le 12 juillet au Havre, il s’agit du deuxième des 8porteconteneurs de 13 830 EVP commandés aux chantiers sud-coréens Daewoo Shipbuilding and Marine Engineering (DSME). Immatriculé au Registre international français (RIF), l’Amerigo-Vespucci mesure 365 m de long, 51,2 m de large et présente un tirant d’eau de 15,5 m.