Telle était la principale conclusion énoncée par Jacques de Chateauvieux, p.-d.g. et actionnaire de référence de Bourbon, à l’issue de la présentation, le 1er septembre, des comptes semestriels (JMM du 27/8; p. 6).
Avec le nouveau programme Bourbon 2015 Equity story, « nous vous proposons de vous associer à un groupe qui s’engage à réaliser une croissance de son chiffre d’affaires offshore de 17 % par an; à avoir un rendement brut de 20 % des capitaux investis; à disposer d’une flotte jeune et moderne; et à offrir à ses actionnaires un rendement accru ». Applaudissements des analystes financiers.
Dans le détail, il apparaît bien que le marché de l’offshore, et en particulier celui lié à la marine de services (assistance aux plates-formes) s’est dégradé, entraînant une baisse du taux d’utilisation des navires affectés au supply continental, des tarifs journaliers moyens et du taux de contractualisation à long terme. De sorte qu’avec 61 navires mis en exploitation durant le premier semestre (+ 19,6 % par rapport au 1er semestre 2009), le chiffre d’affaires marine de services a baissé de 4 % à 324,5 M€, même si le CA généré par les unités en propriété a augmenté de 6 % à 319,4 M€; les navires affrétés ont quasiment disparu. Leur chiffre d’affaires chutant de 86 % à 5,1 M€ à la fin du premier semestre. Durant la même période, certaines charges ont augmenté comme celles liées à la formation des équipages devant armer les nouvelles unités; ces dernières ont dû se positionner aux frais de l’exploitant sur les zones d’activité. Mais du passé récent, faisons table rase. Les principaux dirigeants se sont donc attachés à démontrer que l’avenir sera bien meilleur car leurs clients, les compagnies pétrolières internationales et nationales, reprennent leurs investissements dans l’exploration et la production. La demande devrait donc remonter « progressivement fin 2010 et en 2011 ».
D’où le programme Bourbon 2015 Leadership Strategy annoncé cet été (JMM du 16/7; p. 12). Il est donc prévu d’augmenter la flotte offshore de 388 à 600 unités; soit un investissement total de 2 Md$. 39 ont déjà été commandés ferme pour un montant de 580 M$. Ce qui nécessitera le recrutement de 4 500 personnes d’ici à 2015. Il est également question que le taux de disponibilité des navires dépasse les 95 % et que les coûts opérationnels baissent de 4 % à taux constant.
L’action baisse
Pour financer ce projet modulable selon l’évolution de la demande internationale, Bourbon a vendu à l’Américain Genco Shipping sa flotte de vraquiers pour 540 M$ (dont un peu moins de 500 M$ attendus en 2010); et bénéficie d’un financement de 400 M$ accordé par la China Exim Bank sur 12 ans. Ce qui donne une indication sur la nationalité du ou des chantiers navals qui construiront les prochains navires. Tout cela s’accompagnera du « maintien d’un dividende en progression ». À en juger par l’évolution du cours de l’action Bourbon (− 3,6 % à 29,04 €, à 13 h 30 le 1er septembre), la démonstration n’a pas totalement convaincu.