Le 5 août, le site internet « Indépendant Shippers’ Voice » a fait part de ses interrogations sur l’intérêt économique que pouvait représenter pour les chargeurs ou les destinataires – ceux qui paieront la facture – la mise en service des porte-conteneurs de 14 000 EVP.
L’enthousiasme soulevé par la récente bénédiction du CMA-CGM-Christophe-Colomb (livré en novembre 2009; 9 932 EVP à 14t) n’est pas nécessairement partagé par les chargeurs, estime Andrew Trail, Managing Partner du site internet. « Je sais que les grands navires génèrent des économies d’échelle et que leurs exploitants peuvent ainsi réaliser d’importantes économies, mais comme pour le slow steaming, j’ai l’impression que beaucoup de chargeurs ont le sentiment qu’ils ne sentiront jamais l’effet de ces économies », souligne Andrew Trail. Il rappelle que seuls quelques ports sont capables de recevoir ces navires, ce qui obligera à augmenter le nombre d’opérations de pré ou post-acheminement, qu’il soit maritime ou terrestre. Tout cela devrait se terminer par une hausse des coûts ou des délais de transport; l’un n’excluant pas l’autre.
Certes, il existe des systèmes de pré ou post-acheminements efficaces, mais un transbordement prend toujours du temps, ce qui a un coût pour le chargeur. Andrew Trail met au défi les transporteurs d’expliquer précisément les avantages que ces grands navires vont apporter aux chargeurs ou aux réceptionnaires.
Cette réaction soulève une interrogation: est-on bien sûr qu’un transporteur maritime, routier ou aérien mette en service un nouveau moyen de transport pour le bien économique de ses clients?
À bien écouter Gianluigi Aponte, il est même probable que ces grands porte-conteneurs fourniront un moins bon service, au moins en termes de délai de transport.