Les céréales surfent sur le Rhône-Saône

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Le trafic des céréales de Marseille-Fos ne souffre pas trop de la crise. En 2009, il a atteint 872 399 t. Pas si loin du record de 2005 qui avait mis la barre à 930 000 t. Sur les 20 dernières années, la tendance s’inscrit très nettement à la hausse. Cette envolée est essentiellement alimentée par les régions Bourgogne et Rhône-Alpes via le Rhône et la Saône. Dans le même temps, les bassins marseillais marquent le pas avec la décadence de l’industrie des pâtes alimentaires, qui a fait pendant longtemps la réputation de la cité phocéenne.

Le tournant du trafic a été négocié en 1998 lorsque le site des Tellines, à la sortie du canal du Rhône, à une encablure du golfe de Fos, juste à l’interface entre le fleuve et la mer, devient une plate-forme céréalière.

Un peu plus de dix ans après, le grain a levé sur les Tellines. D’une centaine de milliers de tonnes à l’origine, le trafic a atteint les 700 000 t en 2009 et 800 000 t sont attendues pour cette année. La mise en service, ce mois de septembre, d’un deuxième silo (capacité 60 000 t pour un investissement de 12 M€) va donner un nouveau coup d’accélérateur. Jean Pierre Buttin, directeur d’exploitation de la Sept (Société d’exploitation Port Tellines) annonce le franchissement prochain du million de tonnes en évoquant le chiffre de 1,5 Mt sur Fos. La prochaine installation d’un portique de chargement par le GPMM et l’augmentation de la taille des navires reçus sur le quai Gloria (de 5 500 t à 25 000 t de port en lourd) vont accélérer la pousse.

Parce qu’il porte le nom d’un petit coquillage grand comme un ongle, le terminal des Tellines n’a pas attendu midi à Grenelle. À l’exemplarité du montage partenarial qui a présidé à sa fondation répond une logistique vertueuse. La voie fluviale Saône-Rhône apporte en effet 60 % des tonnages, le fer 35 % et la route seulement 5 %. Un profil transport exceptionnel. L’union de coopératives céréalières Cérévia, qui a pris pied sur le terminal, vient de confier pour trois ans à Europorte (filiale du groupe Eurotunnel) le transport par fer de 250 000 t de blé et d’orge au départ de ses silos situés en Bourgogne et dans l’Yonne pour Fos-sur-Mer.

La réforme portuaire n’oubliera pas le terminal fluvio-maritime où les équipes de manutention de Carfos (Sea Invest) devraient prochainement absorber les grutiers et portiqueurs du GPMM. Chaque shift nécessite en moyenne sept dockers et grutiers pour charger des navires dont la destination principale est aujourd’hui l’Italie, bien avant le Maghreb et l’Espagne.

Sur les bassins marseillais, la tradition se maintient. Si le silo d’Arenc termine sa mue en grande salle de spectacle et programme de bureaux, le silo Panzani de la Madrague (construit en 1932) poursuit son activité de stockage au ralenti à partir du poste 24 auquel il est relié par des bandes transporteuses aériennes. Racheté en 2005 par le premier groupe agroalimentaire espagnol Ebro Puleva, le tandem Panzani-Lustucru a perdu son accent marseillais. Avec les grands moulins restants de la grande époque (Maurel, Storione), l’activité céréales se perpétue sur les bassins Est mais ne représente plus aujourd’hui que 3 % du volume des céréales transitant par Marseille-Fos.

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