Aujourd’hui, Fret-SNCF a développé une structuration de son offre qui permet de proposer des solutions adéquates aux différents marchés. David Le Floch, responsable des marchés portuaires céréaliers chez Fret-SNCF, explique: « À partir de 2006, nous avons engagé une remise à niveau. Fin 2007, nous étions revenus dans les standards de production. » L’une des premières mesures adoptées à consisté à mettre en place des « organisations répétitives ». Il s’agissait de proposer une organisation de transport basée sur un volume défini et une mise en place du nombre de trains correspondant. En ce qui concerne Rouen, premier port céréalier d’exportation, cette démarche a notamment concerné la relation depuis la Beauce, soit des distances de l’ordre de 150 km à 200 km. Les trains se présentent à jour fixe pour le chargement et le déchargement. Ce dispositif permet la mise en place d’une contractualisation annuelle ou pluriannuelle. « Notre objectif est de faire tourner les wagons le plus vite possible. » Sur les distances moyennes (comme la relation Beauce/Rouen), les wagons peuvent effectuer deux, voire trois voyages en une semaine.
À côté de ce système « répétitif », Fret-SNCF a monté un second produit, baptisé NEC (Normandie Express Cargo). Il s’agit cette fois de réaliser des transports sur des zones plus éloignées (de 200 km à 500 km). NEC est un produit dédié aux céréales et qui évolue aussi vers le marché des engrais avec succès. Là encore est visée l’optimisation de l’utilisation des wagons (2 voyages/semaine, voire 3 pour les trajets les plus courts) mais aussi la production fiabilisée de trains entiers de bout en bout répondant aux exigences du marché céréalier.
Le représentant rouennais de Fret-SNCF livre un exemple significatif: « Dans la zone de Montargis, les acheminements vers Rouen pouvaient durer 8 à 10 jours. Aujourd’hui, ils ne demandent que deux jours. Nous avons assisté à un retour du tonnage. Nous réalisons maintenant un à deux trains par semaine en moyenne. La production céréalière de cette région étant inchangée, nous avons donc repris des parts de marché aux autres modes. Avant cette “renaissance”, on ne pensait plus “train” vers le port de Rouen dans cette région. »
20 000 t à 30 000 t de céréales chaque semaine
Au-delà des produits proposés, Fret-SNCF insiste sur plusieurs aspects spécifiques du transport ferroviaire. David Le Floch explique: « Le transport ferroviaire constitue aussi une simplification de la logistique. Un train peut acheminer 1 000 t à 1 400 t de céréales en un seul voyage. Le service que nous proposons n’est pas le même que celui de la route. » À destination, les silos portuaires présentent, dans leur grande majorité, des capacités de vidange de l’ordre de 400 à 600 t/heure.
Bien sûr, la clientèle réclame à Fret-SNCF… de la ponctualité. Celle-ci s’est notablement améliorée (90 % à 95 % à une heure pour les trains « répétitifs »). Elle passe aussi par un développement de la contractualisation qui donne à l’opérateur ferroviaire la visibilité nécessaire pour organiser de la manière la plus adéquate la production nécessaire et anticiper la demande en sillons ferroviaires auprès de RFF. Cette contractualisation, tant souhaitée par Fret-SNCF, s’est beaucoup développée. « Nous avons démarré avec 10-15 % de nos volumes. Nous en sommes à 60 % aujourd’hui. » Dans ce secteur où les tonnages peuvent changer sans beaucoup de préavis (mauvaise récolte, destinations modifiées, etc.), opérateur ferroviaire et acteurs de la filière entendent développer et pérenniser les partenariats existants.
Fret-SNCF assure une desserte de l’ensemble des ports céréaliers français des trois façades (Manche, Atlantique et Méditerranée). Rouen occupe une place prépondérante dans ce secteur avec un acheminement d’un million de tonnes par an (céréales et graines oléagineuses). « Actuellement, Rouen mobilise environ 15 à 25 trains complets chaque semaine, soit 20 000 t à 30 000 t. » Le port normand pèse actuellement 35 % à 40 % des volumes agricoles acheminés dans le cadre de la direction « agriculture/produits de carrière » par Fret-SNCF.