Le Grand port maritime de Rouen (GPMR) a renoué en 2008/2009 avec les très bons niveaux de campagne céréalière, avec un résultat de 7,49 Mt. Compte tenu d’un marché qui semblait moins favorable en début de campagne, les prévisions pour 2009/2010 étaient plus réservées. En fin de compte, l’année céréalière a été bien meilleure que prévu avec un chiffre en légère progression, soit 7,55 Mt (+ 0,8 %).
« Si les deux campagnes sont assez similaires, leur déroulement a été très différent, explique Manuel Gaborieau, responsable céréales au GPMR. La campagne 2009/2010 a moins bien démarré que la précédente. » Si 3 Mt ont été chargés au cours de la première moitié de campagne (juillet/décembre), un chiffre en baisse de 17 % par rapport à la situation de 2008/2009 (3,7 Mt), la seconde moitié de campagne (janvier/juin) a été « exceptionnelle, avec 4,6 Mt embarqués, dont deux mois de forte activité, 908 000 t en février et 859 000 t en mai ». Par ailleurs, on observe qu’il n’y a pas eu de ralentissement en juin et que les expéditions se sont poursuivies en juillet 2010 (avec 639 300 t).
Progression du blé…
La campagne 2009/2010 a été marquée par une progression des chargements de blé. Globalement, cette céréale a totalisé 6,69 Mt, soit 5,7 % de plus qu’en 2008/2009. Les destinations de l’Union européenne n’ont représenté que 254 200 t (− 17,3 %). La Grande-Bretagne arrive en tête avec 101 400 t. Les pays tiers réalisent l’essentiel des volumes avec 6,44 Mt (+ 6,9 %). L’Afrique du Nord (Maroc, Algérie et Tunisie) se positionne en tête des volumes avec 4,47 Mt (+ 1,6 %) dont 3,19 Mt pour l’Algérie (+ 15,5 %). L’Afrique occidentale continue de croître avec 861 200 t (+ 14,6 %). Quelques autres pays représentent des tonnages significatifs: 557 200 t pour l’Égypte (+ 158,6 %), ou encore 233 000 t pour le Yémen (+ 87,5 %). Les exportations de blé vers l’Égypte ont été pénalisées à Rouen par la décision à mi-campagne des importateurs de ne plus accepter deux ports de chargements. Cette restriction a été levée.
… et baisse de l’orge
Côté orge, la situation n’a pas été bonne, à l’instar de la situation nationale. Le port a vu passer 838 300 t d’orge à l’export, soit 26,5 % de moins qu’en 2008/2009. Pour cette céréale, la ventilation est totalement inversée par rapport au blé: les chargements vers l’Union européenne ont été majoritaires (485 000 t), soit 58 % du total, en progression de 14 %. L’Espagne a été le principal client avec 311 000 t. Les volumes sur pays tiers ont été amputés de 51 % à 353 300 t seulement (42 % du total). L’Afrique du Nord, qui a importé plus de 400 000 t en 2008/2009, a réceptionné un peu moins de 100 000 t cette année (pas d’orge sur l’Algérie, qui était autosuffisante). Les sorties d’orge fourragère vers l’Arabie Saoudite, premier importateur mondial, ont été limitées (53 000 t), tandis que la Chine, importatrice d’orge de brasserie, a reçu 114 500 t (− 26,6 %). Les chargements de maïs – une céréale peu vue en Seine – ont augmenté de 17 % pour cette campagne avec 21 000 t.