Tout comme le port de Bordeaux, le port de Bayonne a vu depuis les années 1990 ses exportations maritimes de maïs particulièrement touchées. Bien que la culture de cette céréale dans l’hinterland se maintienne, les tonnages exportés, d’année en année, sont en perte de vitesse. Bayonne, qui faisait, par exemple, 1 Mt en 1992, plafonne désormais à 300 000 t par an. La dernière campagne accuse plus que jamais le coup. À la fin juin 2010, seuls 171 318 t avaient été embarquées contre 103 780 t l’an dernier, soit une baisse de 39,42 %. Cette perte d’environ 70 000 t sur les six premiers mois de l’année résulte d’une conjoncture de facteurs. Tout d’abord, la sécheresse, qui a touché plus particulièrement cette zone, a réduit les volumes de production de maïs de 10 % à 15 %. « Un client important, l’Espagne, pays déficitaire en céréales, n’a cessé de d’augmenter sa demande, privilégiant, en raison de sa proximité avec les Pyrénées-Atlantiques, la route au détriment du maritime. Le maïs est également de plus en plus consommé sur place, d’une part pour l’alimentation animale depuis l’épidémie de la maladie de la vache folle et également pour la production de bioéthanol », indique Florent Inchausti, responsable d’exploitation au port de Bayonne. En effet, depuis 2008, l’entreprise Abengoa Bioenergy France, installée sur le bassin de Lacq dans le Béarn, se relève très gourmande en maïs pour fabriquer son carburant vert. Tournant désormais à plein régime, elle se fournit auprès des principaux maïsiculteurs du Sud-Ouest, dont Euralis et Maisadour, à hauteur d’environ 400 000 t à 500 000 t de maïs par an. Enfin, autre facteur pesant dans la balance, l’un des clients du GIE Maïsica, qui assure depuis 1963 sur la zone du Boucau le stockage et le transport des céréales, a privilégié, durant cette campagne, une solution logistique ferroviaire au détriment du maritime.
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Des volumes en baisse
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