Malgré le pilotage de Veolia, l’ex-compagnie publique SNCM continue sa dérive. En 2009, elle avait renoué pour la première fois depuis longtemps avec les bénéfices. Mais le résultat net positif de 17,7 M€ qu’elle présentait était alors en grande partie dû à la vente d’un navire pour 26 M€. Le premier trimestre 2010 enregistre une nouvelle perte de parts de marché sur la Corse au profit de son concurrent direct, la Corsica Ferries (+ 17,50 %). Ce recul s’inscrit dans un segment de marché en progression de 11 % selon l’Office des transports corses. La direction de la SNCM a beau faire valoir une offre réduite de 2 %, une croissance de 30 % sur le Maghreb et une amélioration du taux de remplissage de ses navires face à la Corsica Ferries qui a accru de 20 % son offre, le port de Marseille perd du terrain sur la destination Corse.
Toulon s’affirme de plus en plus comme le premier port continental vers la Corse, à tel point que certains parlent aujourd’hui de mouvement irréversible si les conditions persistent. C’est dans ce contexte que la CGT demande que soit mis fin à l’aide sociale aux passagers qui constituerait « une prime au dumping social » et favoriserait le déséquilibre au profit des compagnies low cost positionnées sur Toulon. De bonnes sources, la direction de la SNCM s’apprêterait à proposer que le renouvellement de la délégation de service public soit anticipé. On lui prête également l’intention d’abandonner ses deux car-ferries, le Napoléon-Bonaparte et le Danielle-Casanova, utilisés qu’en période de pointe, qui se révèlent beaucoup moins rentables que des cargos mixtes. De quoi provoquer une nouvelle colère des syndicats de marins qui évoquent déjà le cas SeaFrance.
Oubli
Dans le dernier numéro du semestre, nous avons oublié un point important: la réalisation du dossier sur les ports de Guadeloupe et de Martinique a été réalisé par Michel Neumeister. Compte tenu du travail effectué, il nous a semblé important de préciser ce point.
Les hommes et la mer
Au cours de l’été, deux changements importants sont intervenus dans les secteurs maritime et portuaire français. En premier lieu, Pierre Géhanne, directeur général de Louis Dreyfus Armateurs a fait valoir ses droits à la retraite. « Marin cherbourgeois à la carrure imposante et au caractère bien trempé », selon François-Olivier Braunschvig, président de Cetragpa, Pierre Géhanne a « joué un rôle important à mes côtés pour faire de LDA une société en bonne forme, saine sur le plan financier et globalement positionnée stratégiquement dans un monde certes difficile mais également plein d’opportunités », a continué Philippe Louis-Dreyfus, président de LDA. Les fonctions de Pierre Géhanne sont réparties entre trois personnes: Gildas Maire, Édouard Louis-Dreyfus et Alain Le Guillard.
En second lieu, Jean-Frédéric Laurent a été nommé directeur de la stratégie et du développement de Dunkerque-Port. Il remplace à ce poste Pierre Joly qui a fait valoir ses droits à la retraite. Depuis 1999, Jean-Frédéric Laurent officiait chez le courtier parisien Barry Rogliano et Salle où il a participé à de nombreuses études et projets de développement maritime et portuaire.