Des rançons en hausse

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Le 19 août, en coordination avec un avion japonais de patrouille maritime et le destroyer américain Winston-Churchill, la frégate française De-Grasse a intercepté six pirates présumés à bord d’un boutre et d’un skiff dans l’est du golfe d’Aden. Les suspects ont eu le temps de jeter par-dessus bord la plupart des preuves matérielles avant leur arrestation.

Le 2 août, des pirates ont ouvert le feu et détourné le cargo Suez (17 300 tpl, propriétaire égyptien, pavillon panaméen) qui naviguait pourtant dans un chenal recommandé, d’après la force navale européenne sur zone. Le navire est chargé de sacs de ciment. Son armement, Red Sea Navigation Company, s’est déclaré prêt à négocier avec les pirates pour obtenir sa libération et celle de ses 23 membres d’équipage. L’an dernier, il avait déjà versé 1,5 M$ pour un autre de ses navires.

Le 3 août, le pétrolier saoudien Al-Nisr-al-Saudi (5 136 tpl), détourné le 1er mars avec 14 navigants à bord, a fait l’objet d’un accord de libération contre une rançon d’environ 2 M$. Selon son armement International Bunkering Co, les pirates avaient exigé dix fois plus cinq mois auparavant, alors que le navire est estimé à 2,4 M$.

Le 20 juillet, d’autres pirates somaliens ont libéré le bateau de pêche kenyan Sakoba (10 membres d’équipage) après versement de 3 M$ et le navire-citerne UBT-Ocean (21 navigants, immatriculé aux Îles Marshall) contre une rançon de 4 M$.

Contentieux américano-britannique sur deux pirates

Le 9 août, le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé que Londres bloque une tentative de Washington de geler, conformément à la résolution 1844 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Somalie, les avoirs de deux Somaliens, présumés chefs de bandes de pirates. La Grande-Bretagne, qui n’admet pas le versement de rançons, est partisane de la manière forte contre les pirates reconnus comme tels, même si le paiement d’une rançon n’est pas une infraction à sa législation. Or selon une source gouvernementale britannique, l’inscription des noms des deux chefs pirates présumés sur la liste des sanctions des Nations unies mettrait hors la loi le versement, par des compagnies britanniques, de rançons qui auraient fini par être transférées sur leurs comptes bancaires. En conséquence, ces compagnies seraient passibles de poursuites judiciaires. Selon le quotidien britannique Financial Times du 9 août, la tentative américaine affecterait les cabinets juridiques, compagnies d’assurances et société privées de sécurité de Londres, qui négocient les rançons avec les ravisseurs pour obtenir la libération des équipages et des navires capturés.

Irak et mer de Chine du Sud

Le 8 août entre 2 h et 4 h du matin, quatre navires, ancrés à 90 milles de Bassorah, ont fait l’objet d’attaques d’intrus qui ont volé les biens personnels des équipages. Il s’agit des Arminia (pavillon d’Antigua), Crystal-Wave (Corée du Nord), Sana-Star (Syrie) et Sagamore (États-Unis). Deux intrus ont été arrêtés, mais les autres ont pu fuir vers les eaux iraniennes. Selon la Convention de l’ONU sur le droit de la mer, ces attaques ne sont pas des actes de piraterie, car elles se sont produites dans les eaux territoriales irakiennes… et non en haute mer!

Par ailleurs, entre le 16 et le 22 août, deux chimiquiers et deux méthaniers ont été attaqués par des pirates au large de Pulau Mangkai (Indonésie). Selon la société britannique de prévention des risques Ake Ltd, si ces actes passent du vol simple à la prise d’otages et la capture de navires, les primes d’assurances maritimes pour la mer de Chine du Sud pourraient augmenter.

Terrorisme maritime à Ormuz

Le 28 juillet au large d’Oman dans le détroit d’Ormuz, le VLCC M-Star (pavillon des Îles Marshall) affrété par l’armement japonais Mitsui OSK Lines, a été victime d’un attentat à l’explosif, revendiqué le 4 août par les Brigades Abdullah Azzam liées à l’organisation terroriste Al Qaïda. Il y a eu un blessé et quelques dégâts mineurs. Compartimentage, double coque et déplacement réduisent les risques de naufrage et d’explosion pour un pétrolier de cette taille, estiment les experts maritimes.

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