L’Union maritime des ports français (UMPF) s’est réunie les 30 juin et 1er juillet dans les locaux et à l’invitation de l’UMC de Dunkerque. L’essentiel du débat, sous la présidence du Havrais Christian Leroux, a porté sur la réforme portuaire. À l’exception de trois ports, dont Dunkerque, la réforme portuaire piétine. Dans l’ensemble des GPM, les conflits se succèdent, « préjudiciables à la crédibilité des ports français en général », proteste Christian Leroux. « Nous perdons des parts de marché. La reprise nous échappe. L’embauche a cessé depuis deux ans dans nos entreprises. Nos centres de formation sortent des talents qui ne trouvent pas preneurs, car, sans horizon, nos entreprises ne peuvent embaucher », constate le président.
Or, « une réforme est nécessaire. Quand un port passe de 1 MEVP à 3,5 MEVP, il doit évoluer ». Pas nécessairement uniforme et imposée d’en haut. « La réforme n’est pas forcément adaptée dans tous ses termes à tous les ports. Il est nécessaire de la confronter à qui fait fonctionner ces ports, c’est-à-dire aux entreprises. Nous demandons à l’État d’instaurer une collaboration étroite avec les entreprises. Il n’y a pas de grands ports sans grands services à la marchandise et aux navires », commente le président havrais. « Cependant, la loi est votée. Nous avons donné notre opinion sur ce projet en temps voulu. Aujourd’hui, il n’est plus temps de critiquer, mais d’appliquer. Or, ce qu’a voulu la démocratie est combattu par la rue. » Comment avancer? « Les grands ports maritimes sont propriété de l’État. Ce sont ses collaborateurs qui doivent être détachés dans les entreprises. Il appartient à l’État de travailler à un changement d’état d’esprit, d’affirmer une volonté de développement », affirme Christian Leroux. « Nous avons placé un espoir très important dans cette réforme », renchérit Raymond Vidil, patron de Marfret. « Notre pays, en situation péninsulaire, ne parvient pas à capter le fret qui lui revient. Nos villes portuaires peuvent redevenir une source de richesse et d’emploi. »