100 ans après, l’Union maritime et portuaire face aux grèves

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C’est au lendemain d’une grève de dockers que le 8 novembre 1909, les courtiers, les compagnies de navigation et les armateurs de la place bordelaise décidèrent de faire bloc en créant un syndicat. Cent ans plus tard, c’est au lendemain d’une autre grève, celle du personnel manutentionnaire du port de Bordeaux(1), que l’Union maritime et portuaire de Bordeaux a fêté son centenaire, le 29 juin dernier, lors de son assemblée générale(2). Ses membres, représentants aujourd’hui un secteur de 1 500 emplois directs et 15 000 indirects, intégrant dès 1925 le conseil d’administration du port de Bordeaux, devenu autonome, ont su s’imposer au fil des décennies comme des acteurs incontournables dans les décisions portuaires. Ainsi en 2009, l’UMPB était de tous les fronts: participation au projet stratégique du GPMB et aux divers projets environnementaux, mise en place de la sûreté portuaire, amélioration des accès aux terminaux à travers notamment le dossier d’extension à 150 km du 44 t routier ou le suivi du projet d’aménagement jugé « vital » pour l’accès des navires de la passe Ouest de l’estuaire… Autre cheval de bataille de l’UMPB: sa contribution pour faire de Bordeaux un site pilote pour expérimenter Poseidon (plate-forme opérationnelle de systèmes d’échanges informatisés de données), soit un « guichet unique portuaire » qui allie, en temps réel, les systèmes informatiques de chaque entreprise utilisatrice du port, le système de gestion des escales Vigie2 et l’informatique des Douanes AP+.

Fêtant le centenaire de leur union au château du Taillan, en présence du préfet d’Aquitaine, Dominique Schmitt, l’UMPB n’a pas manqué cependant de faire part de son inquiétude face au mouvement de grèves pouvant provoquer des « pertes irrémédiables de trafic » et face également au projet de création d’un parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et des pertuis charentais pour lequel elle souhaite siéger au conseil de gestion. Elle a, de même, dénoncé de nouveau le traumatisme pour la communauté portuaire du « véritable coup de force du gouvernement » dans le projet avorté du terminal méthanier au Verdon, source d’un refroidissement certain dans leurs relations avec les instances portuaires. Les démissionnaires, représentant les milieux économiques, n’ont toujours pas, en effet, réintégré les conseils de surveillance et de développement du GPMB. Afin de rétablir le dialogue, l’UMPB propose que soit officialisée « la création d’une véritable instance opérationnelle compétente en matière de développement économique industrialo-portuaire » associant l’UMPB et l’établissement public.

L’appel national de protestation contre les modalités d’application de la réforme portuaire a été suivi, en effet, à Bordeaux depuis le 24 juin. Le préavis de grève vient juste d’être levé.

Franck Humbert (Sea Invest), Christophe Reux (pilotes) et Patrice Bauvin (Yara) ont été élus coprésidents de l’Union.

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