Un géant des mers sous pavillon français

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Accosté au Terminal de France, au Havre, le CMA-CGM-Christophe-Colomb est imposant avec ses 365 m de longueur et ses 51 m de largeur. navire amiral de la flotte de l’armement marseillais, il a été baptisé en présence de sa marraine Christine Lagarde, ministre de l’économie, des finances et de l’emploi.

Il est le premier d’une série de huit navires identiques qui doivent rejoindre la flotte du groupe marseillais entre 2010 et 2012. Tous ces navires prendront le nom de navigateurs et découvreurs. Ils seront intégrés, au fur et à mesure, dans le service FAL 5 (French Asia Line). Un service qui relie les ports d’Asie et d’Europe, opérationnel depuis le début du mois de juillet. Il touche les ports de Ningbo, Shanghai, Yantian, Tanjung Pelepas, Port Kelang, Le Havre, Hamburg, Rotterdam, Zeebrugge, Port Kelang et Singapore. « En attendant la réception des autres navires, le CMA-CGM-Christophe-Colomb assure l’intérim sur le FAL 1 », a indiqué Nicolas Sartini, directeur des lignes Asie ches GMA CGM. Le service du FAL 5 sera assuré par cinq navires de 13 800 EVP déployés par CMA CGM, cinq autres navires de type équivalent le seront par son partenaire Mærsk Line. Les autres sister-ships du CMA-CGM-Christophe-Colomb seront déployés sur des services est-ouest.

Aligner ces géants des mers dans une période de crise est parfois un peu risqué. « Nous sommes le second opérateur sur les lignes entre l’Europe et l’Asie », a rappelé Nicolas Sartini. « En dix ans nous avons doublé notre capacité sur ces rotations et la crise semble tirer à sa fin. À la fin du mois de mai, nous enregistrons une croissance de 25 % des volumes. » La situation difficile de 2009 semble révolue. Le directeur des lignes Asie Europe constate un redressement des taux de fret. Après une première croissance des taux en juillet 2009 et un nouveau pic en février, les taux de fret sur cette relation se maintiennent. « Nous sommes même au-dessus de ceux de 2007 et 2008 », ajoute le directeur des lignes Asie-Europe du groupe CMA CGM. Cette embellie des affaires se décline sur les différentes routes maritimes. Ainsi, sur le transpacifique, les taux ont enregistré des hausses en plusieurs phases, note Nicolas Sartini, tout comme les trafics au départ d’Asie vers l’Amérique du Sud et l’Afrique.

Navire de grande capacité de transport, il est aussi un ensemble d’innovations technologiques. « Ce navire représente le concept de Green Ship pour le groupe », a souligné Nicolas Sartini.

Le concept de Green Ship selon CMA CGM

En premier lieu, il dispose d’un moteur à injection électronique. Ce type de système propulsion permet une navigation à moindre vitesse avec une économie de carburant. Il peut ainsi naviguer à une vitesse de 13 nœuds en consommant 50 t de fioul par jour. En doublant la vitesse, il multiplie par six la consommation. Un procédé qui permet d’offrir des services à vitesse réduite sans que les moteurs souffrent de ce « sous-régime ». Avec ses deux propulseurs d’étrave, le navire est plus maniable et peut donc réduire à un remorqueur portuaire dans certains ports. De plus, il est doté d’un safran à bord orienté. Ce système « contribue à améliorer l’hydrodynamisme des navires et leur manœuvrabilité. Il permet en effet d’optimiser le flux d’eau et de réduire significativement la dépense énergétique et les rejets de Co2 dans l’atmosphère », a indiqué le responsable de CMA Ships, filiale du groupe en charge de la construction des navires.

Sur son design général, le groupe a opté pour un château situé à l’avant du navire. Une façon pour le groupe d’optimiser l’espace à bord du navire en garantissant une meilleure visibilité depuis la passerelle. De plus, « cet agencement a également permis de placer les réservoirs de fuel sous le château. Ils sont donc protégés par la double coque du navire, ce qui rend le navire conforme à la réglementation Marpol 12A qui entrera en vigueur en août 2010. » Quant à la salle des machines, elle est située à l’arrière du navire, ce qui évite une perte de place avec un arbre d’hélice qui courre tout le long du navire.

Enfin, ce navire est équipé du « Fast oil recovery system », dispositif pour récupérer les hydrocarbures en cas de sinistre. Il permet à tout moment de récupérer rapidement les hydrocarbures situés dans les réservoirs du navire sans avoir à percer la coque. Chacune des cuves du navire est équipée de circuits de sécurité permettant l’injection d’eau chaude et l’extraction des hydrocarbures en cas de besoin. Ce système a été conçu par la société JLMD et équipe désormais les dernières constructions du groupe CMA CGM.

Et pour parfaire les caractéristiques écologiques de ce navire, le groupe a mis en place un compacteur multichambre. Il permet le tri sélectif à bord du navire de tous les déchets. « Dans le cadre de son programme de réduction de déchets et rejets, le groupe a en effet supprimé tous les incinérateurs à bord au profit d’équipements de dernière génération garantissant une gestion optimum des déchets », a rappelé Nicolas Sartini.

Enfin, le groupe s’est aussi penché sur le saisissage des conteneurs en pontée. La perte des conteneurs en mer est devenue un souci majeur pour les armements. Sur le CMA-CGM-Christophe-Colomb, les conteneurs sont arrimés entre eux et sur des passerelles fixées sur le pont du navire. Il permet une plus grande sécurité.

Navire écologique, le CMA-CGM-Christophe-Colomb se place en tête de liste dans le classement en capacité du pavillon français. « Je suis fière d’être la marraine du plus gros porte-conteneurs sous pavillon français », a souligné Christine Lagarde. Les 23 membres d’équipage se répartissent entre Français et Philippins. Les officiers étant des nationaux, l’équipage venant des Philippines.

Le groupe CMA CGM se porte mieux

Tous les yeux se sont tournés vers le navire lors de la cérémonie de baptême, qui a aussi été l’occasion de revenir sur la situation de l’armement. « Notre groupe est reparti de l’avant au premier semestre de cette année », a souligné Jacques Saadé, président du directoire du groupe. Il annonce déjà des volumes en hausse de 22 % et un résultat opérationnel (Ebitda) revenu dans le positif. Avec un chiffre d’affaires de 3,2 Md$ sur cette période pour un Ebitda de 380 M$, « les résultats de cette année devraient combler les pertes de 2009 », a continué le président du directoire. Une année 2010 qui devrait être placée sous le signe de l’excellence financière. Ces résultats ne mettent pas un terme à la procédure de restructuration du capital. « Elle doit permettre à notre groupe d’être plus fort. Nous espérons que le FSI, Fond Stratégique d’Investissement, entrera au capital. » Sans donner une réponse claire à ce propos, la ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi a laissé entendre que l’entrée du FSI se ferait. Il reste à régler le nom du fonds d’investissement qui viendrait aussi en complément. Entre Colony et le fond Qatari, les choses ne sont pas encore jouées.

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