La recherche de nouveaux débouchés pour les quelques productions antillaises est ancienne. En 2001, par exemple, avait été créée la Carinexa, association martiniquaise regroupant des PME cherchant à développer leurs exportations dans la région. Et le problème de l’acheminement de petites quantités était déjà perçu. Si le besoin de développer les échanges reste fort, le problème est aujourd’hui pris par l’autre bout: celui de l’offre de transport. Il s’agit de déterminer qui peut transporter quoi dans la zone, explique Michèle Montantin, directrice générale et présidente du directoire de la CEI.BA (Centre d’échanges informatisés branche Antilles).
Simple mais difficile à mettre en œuvre, cette idée constitue le projet Becca (Bourse électronique de cabotage caribéen) cofinancé notamment par l’Union européenne et lancé en avril dernier.
Simple dans l’exposé des besoins: entre les ports de chargement À et de déchargement B, qui peut transporter du conventionnel ou des conteneurs? Selon quel horaire? En direct ou par transbordement? Et avec quel transit time?
Difficile à définir compte tenu des réalités locales: de nombreux caboteurs sont exploités de façon très artisanale avec souvent pour tout moyen de communication un téléphone portable. Une chargée de mission a donc fait le tour des îles afin d’identifier les armateurs de caboteurs et de barges. Tous ces renseignements constituent aujourd’hui une base de données qui sera en accès libre prochainement (
La barge automotrice dont est propriétaire l’une des sociétés de la famille de Violette Ramaye, devrait figurer en bonne place, même si elle est pour l’instant frétée à l’extérieur.
À plus long terme, Michèle Montantin souhaite développer une place de marché virtuelle afin que demandes et offres de transport puissent se rencontrer: en clair, un chargeur y déposera sa demande de cotation à laquelle un ou plusieurs transporteurs répondront.
Également présidente de l’UMEP de Guadeloupe, Michèle Montantin estime qu’après le « choc » de février 2009 les trois départements français d’Amérique (Antilles et Guyane) doivent trouver « des raisons d’espérer » et rechercher toutes les opportunités de travailler ensemble, de monter des projets en commun. Ces départements doivent s’intégrer dans la région Caraïbe.