Le GIE Arema entité unique de main-d’œuvre: un autre BCMO privé optimisé

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Lors de la réforme de l’organisation du travail portuaire en décembre 1995, la centaine « d’ouvriers portuaires » du port de Pointe-à-Pitre, avait été mensualisée au sein de deux GIE: la Générale de Services portuaires, filiale de CGM devenue CMA CGM, en prenait 55 et les 45 autres devenaient salariés de Manugua contrôlé par SGCM (groupe Bolloré, racheté par la suite par le groupe Aubéry), par Transcaraïbes (groupe Naxco, racheté par Jacques Poussier), par SCT (groupe Aubéry puis vendu à Marfret qui l’a renommé Soguama) et par la Somacotra (Violette Ramaye). Cette réforme prévoyait des prêts de main-d’œuvre croisés en cas de besoin. Prêts qui furent plus ou moins effectifs selon les périodes, d’autant que seule CMA CGM disposait des trafics stables.

Une nouvelle organisation

Au fil des années et des arrêts de lignes (Horn Linie a cessé son service en octobre 2009), les pertes de Manugua sont devenues impossibles à endiguer; de l’ordre de 600 000 à 700 000 €. Les manutentionnaires de la place durent donc revoir leur copie et concevoir une autre organisation en évitant les tensions sociales dans un port qui, depuis 2004, était resté plutôt calme, même durant le conflit de février 2009. En décembre 2009, Manugua bénéficiait d’une procédure de sauvegarde.

Au terme de plusieurs réunions, les manutentionnaires de la place mettaient sur pied un 3e GIE, dénommé Arema dont la masse salariale actuelle est de 103 dockers et une vingtaine de CDD « d’usage constant ». À court terme, les effectifs devraient être de 95 CDI et 21 CDD.

Détenant 72 % des droits de vote du GIE, la filiale de CMA CGM assure la direction d’Arema.

L’unicité se répand

Cette unicité d’employeur de main-d’œuvre docker trouve sa symétrie dans l’entretien des engins de manutention. Si les stackers appartiennent respectivement à CMA CGM, Transcaraïbes et Soguama, leur entretien a été confié à Technika. Son capital est détenu à 60 % par la GMG autre filiale de CMA CGM; Transcaraïbes et Soguama détenant chacune 20 %. Ces trois manutentionnaires étant les seuls à traiter le conteneur.

Autre unicité, celle de l’opérateur unique de terminal à conteneurs. En effet, après des années de discussions, Opéra a commencé son exploitation en 2005. Le marquage au sol des travées devrait avoir lieu fin 2011, espère Dominique Houzard, l’homme-orchestre de CMA CGM en Guadeloupe. Il faut noter, cependant, qu’il y a eu environ un an de retard dû à un important litige entre le PAG et une entreprise de BTP qui devait « surfacer » le terminal. La résistance au sol n’était pas celle définie dans le contrat. Cette structure est contrôlée à 45 % par CMA CGM via la GMG; à 15 % par le PAG, les autres manutentionnaires se partageant le solde.

Fin avril, Opéra a commencé à mettre sur moyens d’évacuation des conteneurs pleins dont la manutention bord avait été réalisée par l’un des manutentionnaires actionnaires.

Quid des portiqueurs et des portiques?

Deux questions sont maintenant d’actualité: dans le cadre de la réforme de la gouvernance des ports d’outre-mer, est-il souhaitable, et si oui possible, de transférer les 21 portiqueurs du PAG à Arema? Il existe un décalage d’une demi-heure entre les horaires des portiqueurs et ceux des dockers, note Dominique Houzard, mais tout le monde s’arrête deux heures pour déjeuner. Est-ce bien raisonnable? s’interroge-t-il, d’autant qu’en octobre prochain doit arriver un 4e portique overpanamax. Dominique Houzard a le sentiment que les portiqueurs seraient favorables à intégrer Arema. La seconde question est autrement plus délicate car elle porte sur l’outillage du port. Certes, la lettre de mission de René Le Clech ne porte que sur la gouvernance des ports d’outre-mer (voir article page 16) mais pourquoi ce qui est considéré comme très pertinent en métropole, ne le serait-il pas dans les départements d’outre-mer? Un élément de réponse se trouve à la Réunion où le syndicat des entreprises de manutention portuaire (formé par les trois manutentionnaires traitant les trafics conteneurisés), a mis beaucoup de chose en commun: la main-d’œuvre dockers; le matériel de manutention et l’entretien des portiques. Ces derniers sont achetés par la CCIR afin de « garantir l’accès au marché », expliquait en juin 2002, Jean Brac de la Perrière, président de l’un des manutentionnaires. Cela évite également d’investir trop lourdement.

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