D’ici à la fin de l’année en cours, le CROSS de plein exercice qui couvre les Antilles et la Guyane sera équipé de récepteurs AIS. Il sera donc enfin possible de savoir qui fait quoi précisément dans les eaux françaises, notamment au Robert (façade Atlantique). En effet, l’une des baies les plus abritées de Martinique dispose d’un « quai » de 14 m de long pour un peu moins de 4 m de profondeur d’eau. 45 000 t à 55 000 t y transitent chaque année sans autre précision. Seuls les pilotes portuaires de Fort-de-France (pilotage obligatoire pour les unités de 50 m et plus) et la douane ont une idée de l’importance du trafic. Avec l’AIS, tout navire de plus de 500 tpl pourra être identifié et donc prié de quitter sans délai le Robert lors d’une alerte cyclonique. Il n’est en revanche pas prévu d’installer de radar de surveillance du trafic. La zone de compétence SAR (Search and Rescue) attribuée par l’OMI à la France dans la région couvre 3 millions de km2. Et les hélicoptères militaires Puma et Fennec à grand rayon d’action devraient prochainement quitter la Martinique pour rejoindre la Guyane. Une réflexion est en cours pour déterminer comment il serait possible de les remplacer lors des missions d’assistance. En matière de surveillance, la douane est très active et un avion est constamment prêt à décoller avec un préavis de 15 minutes.
Au 1er septembre, le CROSS sera armé pour trois officiers, seize adjoints et chefs de quart, deux techniciens électroniciens des phares et balises et une secrétaire. Ces personnels sont à poste durant les heures ouvrables. De 18 h à 8 h, ce sont les officiers des Affaires maritimes qui sont d’astreinte. Un CROSS « secondaire » est installé à Cayenne qui ne fonctionne que le jour.
Trois États seulement ont réellement les moyens d’intervenir pour porter assistance à un équipage éloigné. Les États-Unis (Rescue Coordination Centre de San Juan), les Pays-Bas (RCC de Curaçao) et la France. C’est ainsi que les US Coast Guards ont contacté le CROSS pour récupérer un marin qui s’était sectionné trois doigts à bord d’un navire océanographique américain se trouvant à 170 MN dans le sud de la zone attribuée au Venezuela. Un Puma de la Marine se porta au devant du navire en faisant un premier atterrissage à la Barbade pour refaire le plein. Il récupéra le blessé, refit le plein à la Barbade pour se poser devant l’hôpital de Fort-de-France.