Le groupe Véolia mène, par le biais de sa filiale Compagnie d’exploitation des ports (CEP), une action dans le domaine de la collecte des macrodéchets en proposant un navire innovant et des services à la carte. Véolia exploite actuellement, sur la Côte d’Azur, une vingtaine de bateaux collecteurs de première génération. « Tous les groupes s’intéressent à ce sujet », constate Yves Guirriec, directeur de la CEP. « Il n’y avait aucune raison que Véolia n’y soit pas. C’est ainsi que nous avons conçu un nouveau bateau, Gouel’Net, avec le cabinet Coprema, de Pont l’Abbé, et les Ateliers Normand à Lorient auxquels nous avons confié la maîtrise d’œuvre. » Construit pour 150 000 €, le prototype sera exploité sur Lorient et pourra intervenir à la demande dans divers ports du Morbihan. Il servira aussi de navire de démonstration. Véolia raisonne en effet à l’échelle d’une flottille et pourrait de cette façon renouveler son parc d’unités anciennes ou même le développer.
Philippe Laimé, directeur des Ateliers Normand, explique les particularités du Gouel’Net. « Nous avons tout d’abord un avant large, comme pour une péniche, ce qui offre un bon appui au droit des appareils de levage. Le plus original, c’est un choix de motorisation mixte qui est facteur de réduction de la consommation. À l’arrière, nous avons un moteur thermique de 175 cv et un moteur électrique, les deux accouplés. Il s’y ajoute deux batteries dédiées à la servitude et quatre à la propulsion. Au travail, le navire opère en électrique, aussi bien à la propulsion (lente) qu’à la collecte, avec une autonomie de 2 à 4 heures. Dès que la collecte est terminée, il passe en mode thermique. »
Le moteur thermique, utilisé seul, permet de filer de 15 à 20 nœuds, avec une homologation en 3e catégorie de navigation. Propulsé par hydrojet, le bateau peut ainsi se déplacer rapidement entre deux sites d’intervention. L’engin présenté à Lorient est conçu pour recueillir uniquement les macrodéchets, voire les hydrocarbures quand ils ont une consistance dure, en boulettes. Chacune des deux poches peut recevoir jusqu’à 100 kg. En deux mouvements de rotation, elles se vident dans un conteneur placé à l’avant. Présenté comme conforme aux objectifs du Grenelle de la mer, ce modèle pourrait aussi convenir au ramassage des algues vertes en mer.