Selon le président d’Anave, la profession a été durement touchée par la crise avec une baisse du commerce maritime espagnol de 14,2 % en 2009, bien supérieure à celle observée au niveau mondial (− 4,7 %). Les entreprises continuent d’être affectées par le manque de liquidité et les difficultés de financement aussi bien du fonds de roulement que des investissements. Mais Adolfo Utor a surtout insisté sur les difficultés structurelles du secteur.
Il a demandé une amélioration du pavillon espagnol, le registre spécial des Canaries (REC), « qui a perdu beaucoup de terrain face à plusieurs registres européens qui offrent une plus grande flexibilité tant en matière d’emploi de la main-d’œuvre que d’inspections techniques ». Le REC devrait être attrayant pour les compagnies opérant dans le cabotage et les lignes internationales, « et pourquoi pas également pour les entreprises étrangères ».
Adolfo Utor a réitéré la revendication déjà ancienne d’une amélioration des conditions d’embauche du personnel navigant non communautaire. Il a également demandé une modification des règles en matière d’embauche, de représentation et de négociation « qui se différencient de manière drastique » des conditions existantes au niveau international.
À propos de la réforme portuaire en cours d’approbation au parlement espagnol, le président d’Anave a estimé que les changements, au final, sont « assez limités », notamment en ce qui concerne la manutention. La principale inquiétude des armateurs espagnols concerne l’attitude future des autorités portuaires en matière de droits. Certaines d’entre elles ont déjà indiqué qu’elles allaient utiliser la flexibilité offerte par la nouvelle loi pour favoriser l’activité de transbordement afin de garantir leur compétitivité. Anave craint que les compagnies nationales, et en particulier celles qui réalisent du cabotage, ne subissent des hausses compensatoires.
Anave a publié à cette occasion son annuaire statistique qui fait un état précis de la flotte de commerce espagnole. Au 1er janvier, celle-ci est composée de 247 navires, soit 395 millions de tonnes brutes (TB), dont 150 (227 MTB) sous pavillon espagnol et 97 (1,68 MTB) sous d’autres pavillons. La flotte totale a été réduite de 20 unités (− 6,8 % en TB) en un an.