Le phare Amédée par Vincent Guigueno et Valérie Vattier

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Les éditions Point de vues ont publié un ouvrage sur le phare Amédée, situé sur un îlot de corail de la Nouvelle-Calédonie. Ce n’est pas un phare ordinaire. Allumé le 26 décembre 1865 sous le règne de Napoléon III, il présente la particularité d’être en acier peint en blanc et d’avoir été fabriqué à Paris, avant son acheminement en pièces détachées par barges jusqu’au Havre puis à bord du trois-mâts Emile-Pereire: 1 265 colis pesant près de 390 t! Il fait partie des maquettes d’ouvrages d’art réalisés par des ingénieurs français et présentés lors des expositions universelles de Londres (1862) et Paris (1867). Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce phare métallique ne doit rien à Gustave Eiffel, qui a donné son nom à la tour la plus célèbre de France. Son installation en Nouvelle-Calédonie, devenue possession française en 1853, est décidée pour améliorer la sécurité maritime et aussi marquer la présence de la France dans une région du monde dominée par la Grande-Bretagne. Le 7 juin 1861, la Commission des phares choisit de construire une tour en fer de 45 m de haut et dont le feu fixe doit porter à 20 milles en mer. La Marine entérine ce choix et en confie la réalisation au Service des phares qui l’achève en 1862. L’optique coûte à elle seule le tiers du devis de la tour en fer. Elle compte 24 panneaux de la fameuse lentille de l’ingénieur Augustin Frenel, qui utilise la réfraction des rayons lumineux émis par une lampe à huile à cinq mèches concentriques dans les prismes de verre pour former des faisceaux parallèles. Reconstituée, elle trône au musée maritime de Nouméa depuis 2007.

Vincent Guigueno et Valérie Vattier ont rassemblé une abondante iconographie pour illustrer l’histoire de ce phare exceptionnel. Le nom de l’îlot où il se trouve dérive d’« Améré », qui signifie « circulation, courant d’eau ou tourbillon » dans la langue de l’Aire coutumière de Djubea Kapone. En 1862, il devient « Amédée » sur la carte de l’hydrographe Anatole Bouquet de la Grye, qui lui a préféré le prénom de son frère, ingénieur de l’École forestière de Nancy. Les gardiens du phare et les pilotes y séjournent jusque dans les années 1990. Aujourd’hui, une collectivité territoriale organise des voyages pour les touristes… qui gravissent plus de 230 marches d’un escalier en colimaçon pour contempler le Pacifique!

Le phare Amédée

par Vincent Guigueno et Valérie Vattier

Éditions Point de vues

144 pages/35 €⇒

ISBN: 978-2-915548-37-2

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