Le 17 mai, les différents engins cédés dans le cadre de la réforme portuaire aux entreprises privées étaient officiellement transférés. Le détachement des grutiers devait suivre. Il a été reporté d’un mois au 17 juin. Finalement, le syndicat CGT a refusé de signer l’accord local de place, pour lequel les manutentionnaires avaient accepté le prêt de main-d’œuvre tandis que les grutiers avaient pour leur part renoncé à la mutualisation et acté leur détachement individuel en entreprise. Plusieurs porte-conteneurs ont été affectés par le mouvement de grève engagé dès le 16 juin (certains n’ont pas pu travailler), ainsi que plusieurs autres navires opérant à des postes publics. Le 24 juin, les personnels grutiers ont tenu une assemblée générale et manifesté devant l’immeuble de la direction du port. Philippe Deiss, directeur général du port, a fait une nouvelle proposition qui prévoie que, si les conventions individuelles sont signées, le port accepterait qu’elles ne prennent effet qu’au 1er octobre. Dans le laps de temps, il y aurait une affectation prioritaire chez les manutentionnaires, permettant ainsi aux grutiers de voir comment cela fonctionne et à l’ensemble des manutentionnaires, port et grutiers, d’opérer d’ici 2 à 3 mois les ajustements nécessaires, tout en laissant du temps pour finaliser le dispositif. Cette proposition a été refusée, tant sur les signatures individuelles que sur la date butoir ou la non-conclusion d’un accord de place allant au-delà du seul prêt de main-d’œuvre. La direction du port s’en tient à cette proposition à ce jour. Aujourd’hui, la situation paraît très difficile. Quelques manutentionnaires essayent de traiter les navires avec leurs moyens, avec beaucoup de difficultés. Le 28 juin, une nouvelle manifestation a eu lieu rive gauche; une délégation de grutiers a été reçue à la préfecture de Seine-Maritime. Walter Schoch, président du Smemopr (Syndicat des manutentionnaires et employeurs de main-d’œuvre du port de Rouen) rappelle que Rouen est le port le plus avancé dans le processus de réforme.
7 jours en mer
Une situation difficile dans le port de Rouen
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