Où en est l’application locale de la réforme portuaire au Havre? « Les discussions continuent sans continuer », explique Laurent Castaing, le président du directoire du GPMH, qui souligne que « certains ports ont trouvé que l’avancement des discussions locales est allé assez loin pour passer à l’étape suivante »: s’adresser directement au personnel concerné par les détachements dans le secteur privé avant de lui fournir une affectation. « Nous n’en sommes pas là, indique Laurent Castaing. On peut encore arriver à s’entendre mais l’ensemble de ces grèves et la façon dont elles se font commencent à devenir insupportables ». « Ce qui est un peu choquant, ajoute Gilles Fournier, président du conseil de surveillance, c’est que, d’un côté, il y a des grèves et, de l’autre, pas vraiment de négociations. Nous pourrions discuter pendant que le port continue de tourner et cela ne changerait pas la nature des discussions. C’est dommage, ajoute le président Fournier, car nous perdons des parts de marché ». Côté CGT, les mouvements se poursuivent à raison, selon les semaines, de deux shifts de nuit non assurés. À ce mot d’ordre s’additionnent d’autres actions… En début de semaine, lundi 28 juin, une grève de plusieurs heures a été observée en solidarité avec les ouvriers portuaires de Rouen. « Il n’y a plus de modalités de grève », regrette Laurent Castaing. « On ne voit pas bien à quoi ça sert, note Gilles Fournier. Deux à trois cents personnes font grève et, derrière, ce sont deux mille dockers qui sont empêchés de travailler, sans parler des pertes de trafic. Pourtant, assure-t-il, la porte des négociations est ouverte en permanence, mais encore faut-il avoir en face des gens qui veulent bien s’asseoir avec nous ».
Un appel d’offres pour le multivrac
Côté cession – l’autre volet de la réforme adoptée il y a deux ans par le Parlement –, la vente des outillages concernant les terminaux à conteneurs est achevée. Le 11 juin, le GPMH a signé avec la Société d’équipement du terminal de Normandie (SETN) un « tiers investisseur de TNMSC » pour deux portiques Reggiane. Trois jours plus tard, les outillages du terminal de l’Atlantique ont été cédés à la Compagnie nouvelle de manutention portuaire (CMNP). « Ces deux signatures finalisent la cession de l’ensemble des outillages relatifs aux terminaux à conteneurs du port du Havre qui vont passer dans le régime de convention de terminal », indique Laurent Castaing.
Reste encore un point non réglé sur le volet cessions du patrimoine: le terminal multivrac. Un projet de cession était en cours mais il a été abandonné. Un appel d’offres sera donc lancé à la rentrée de septembre-octobre pour trouver un preneur. Au total, la vente des outillages et des terminaux devrait rapporter quelque 30 M€ au port du Havre.