Parmi les grandes tendances de l’année écoulée, le président, Armel Le Strat, a souligné une baisse au niveau des offres et des placements, liée à la crise qui a affecté l’ensemble du secteur maritime. Et en corollaire finalement assez logique, une hausse des inscriptions de marins se rapprochant de l’association pour trouver du travail. « Si la baisse est effective au niveau des offres embarquées, elle est en revanche contrebalancée par une hausse dans le paramaritime, c’est-à-dire au niveau des sédentaires », a développé la secrétaire générale, Anne Le Page. Ce renversement de tendances n’a pas empêché La Touline, association implantée à Brest, Nantes et Marseille, de reclasser près d’un marin sur deux (47 % exactement). Preuve de son efficacité.
Anne Le Page met en avant le manque patent de mécaniciens qui représentent les trois quarts des postes que l’association n’a pas réussi à pourvoir. « Et ça ne va pas aller en s’améliorant », commente la secrétaire générale en indiquant que ces offres non pourvues concernent autant les officiers, a minima 3 000 kW, que les personnels d’exécutions titulaires du 750 kW. « Pourtant, les possibilités de reclassement à terre pour un mécano sont bien plus simples car elles évitent de repasser par la case formation. » Pour pallier ce manque, l’une des solutions sur laquelle travaille fortement La Touline est basée sur la valorisation des acquis d’expérience (VAE). « Assez mal connus, ces dispositifs de VAE méritent une plus large politique de communication. » Et La Touline se propose bien entendu d’aider les marins jusqu’au bout de leur démarche de validation.
Un marin d’État au conseil d’administration
En externe, l’association ne reste pas non plus les deux pieds dans le même sabot. La Touline s’est ainsi rapprochée du Pôle Emploi, tant du côté Région Bretagne que national. « Nous voulons mettre en place un partenariat cohérent », explique le président, en assurant avoir également consolidé les partenariats avec les organismes de formation pour apporter l’expertise de l’association au niveau du marché de l’emploi, à celui de la sensibilisation à l’environnement maritime ou encore à celui de l’aide apportée aux marins dans la rédaction de leurs curriculum vitae. Une démarche identique est d’ailleurs engagée avec le BCMOM, « toujours dans la perspective que les idées de l’association restent au plus près des besoins des marins ».
Et ça bouge aussi en interne puisque, renouvelant son conseil d’administration, La Touline vient d’accueillir dans ses rangs Patrice L’Hour, l’ancien commandant de la goélette Étoile, toujours en poste actif à l’École navale de Lanvéoc-Poulmic. Une façon plus que symbolique de rapprocher les diverses marines. Après dix ans à la présidence de l’association, Armel Le Strat termine son dernier mandat et La Touline vit déjà une période de transition jusqu’à son remplacement.